Les prochaines élections en Alberta détermineront l’avenir des chefs politiques

EDMONTON — Les cheffes des principaux partis politiques albertains, la conservatrice Danielle Smith et la néo-démocrate Rachel Notley, pourraient bien jouer leur avenir politique à l’occasion des prochaines élections en Alberta qui seront déclenchées lundi.

S’il perd le pouvoir, le Parti conservateur uni pourrait céder à la tentation de montrer la porte à Mme Smith. Une victoire des néo-démocrates, une deuxième en trois élections, cimenterait leur chance de devenir le parti dominant en Alberta. Au contraire, une deuxième défaite d’affilée pourrait signifier le départ pour Mme Notley.

Lori Williams, une politologue de l’Université Mount Royal, dit que les deux cheffes devront traîner certaines casseroles au cours de la campagne qui se terminera le 29 mai.

Mme Smith doit vivre avec de nombreuses controverses. Elle fait notamment l’objet d’une enquête déontologique sur une conversation téléphonique qu’elle aurait eue avec un prêcheur de rue pendant son procès au criminel.

Son adversaire a dû présenter ses excuses en juillet à des délégués. Mme Notley avait alors assuré que les plaintes au sujet du traitement du personnel et des bénévoles du NPD seraient étudiées par un cabinet externe. De plus, un ancien membre du caucus du parti, Thomas Dang, qui n’est pas candidat, est accusé d’avoir piraté un site internet gouvernemental.

Selon la Pre Williams, Mme Notley doit aussi composer avec une certaine insatisfaction latente datant de son mandat de première ministre. Son gouvernement avait adopté un projet de loi visant à réglementer les conditions de travail et la sécurité sur les fermes, ce qui avait déclenché un mouvement de protestation.

«Même si elle est parvenue à conclure un accord avec les fermiers, ces images de fermiers manifestant en tracteurs et l’impression qu’elle n’écoutait pas l’Alberta rurale ont laissé une forte impression dans les régions», souligne-t-elle.

Les sondages d’opinion laissent entendre que Mme Smith devra relever un défi différent à cause de ses commentaires contradictoires sur une foule de sujets, comme les poursuites intentées en vertu des règles contre la COVID-19, les restrictions contre les réfractaires au vaccin et sa loi sur la souveraineté.

«Danielle Smith est une figure beaucoup plus polarisante, lance la Pre Williams. On s’interroge sur son jugement, son caractère, son intégrité, ses compétences et sa stabilité.»

Calgary: la clé

La sondeuse Janet Brown, la clé de la victoire est à Calgary, dans la mesure où le NPD domine la carte électorale à Edmonton et les conservateurs en région.

Selon elle, les cheffes pourraient bien être un facteur déterminant dans la métropole albertaine, qui avait voté pour le Parti conservateur aux élections fédérales de 2021, mais pour des candidats progressistes lors des élections municipales de la même année.

«C’est le conte de deux Calgary. Laquelle se montrera la face le 29 mai?, s’interroge Mme Brown. Si Calgary s’inquiète du gouvernement fédéral et songe à défendre les intérêts économiques de la province, Danielle Smith pourrait connaître une belle soirée. Si Calgary se préoccupe davantage des programmes sociaux et d’une direction honnête, cela pourrait être une bonne soirée pour Rachel Notley.»

À la dissolution de l’assemblée, le Parti conservateur uni compte 60 députés contre 23 pour le NPD. Deux élus siègent comme indépendants.

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