QUÉBEC — Après une dizaine de jours de grève, où les négociations avec leur employeur n’ont pas permis d’en arriver à une entente, les membres du Syndicat des professeurs de l’Université Laval (SPUL) se sont prononcés favorablement pour une grève générale illimitée, jeudi.
Réunis en assemblée générale, les professeurs ont adopté à 94,5 % un mandat de grève qui débutera le 13 mars prochain, a confirmé le syndicat sur sa page Facebook.
Les quelque 1280 professeurs syndiqués de l’Université Laval s’étaient exprimés à 96 % en faveur d’une grève lors de leur assemblée du 20 janvier dernier.
Le président du SPUL, Louis-Philippe Lampron, estime qu’un résultat aussi «spectaculaire» démontre la forte mobilisation de ses membres et leur désir d’en arriver à un règlement satisfaisant. Près des trois quarts des membres du syndicat étaient présents à l’assemblée.
«Depuis le début des négociations, on n’a pas eu l’occasion d’avoir un vrai blitz de négociations», déplore-t-il.
La plus récente convention collective des membres du SPUL est venue à échéance le 1er décembre dernier. Les négociations pour renouveler l’entente de travail ont pour leur part débuté le 1er septembre.
Le rehaussement du plancher d’emploi, une distribution équitable des postes, l’augmentation du soutien administratif, une meilleure conciliation travail-vie personnelle et l’encadrement de la charge de travail font partie des demandes du SPUL.
L’Université Laval »déçue»
Dans un point de presse tenu jeudi en début d’après-midi, la rectrice Sophie D’Amours a indiqué recevoir la décision du syndicat «avec déception».
«Cependant, on va prendre l’opportunité de donner une chance à la négociation et de continuer d’avancer», a-t-elle déclaré, faisant référence à la pause des moyens de pression durant la semaine de relâche, qui aura lieu de lundi à vendredi prochains.
Mme D’Amours a réitéré que plusieurs solutions à des enjeux soulevés par les professeurs avaient été mises sur la table et que celles-ci sont «jugées acceptables» par les deux parties.
La rectrice a par ailleurs invité les syndiqués à laisser le passé dans le passé et à ne pas revendiquer des conditions de travail au nom de tous leurs collègues au pays.
«Ici, on ne négocie pas les conditions de travail de toutes les universités; on n’a pas les revenus des autres universités canadiennes, a-t-elle dit. On négocie des conditions de travail dans notre contexte à nous, au Québec, en fonction de notre capacité de payer.»
La vice-rectrice aux études et aux affaires étudiantes, Cathia Bergeron, a pour sa part réitéré son engagement auprès de la clientèle étudiante de l’accompagner jusqu’à la fin de la session et de tout mettre en œuvre pour minimiser les impacts du conflit de travail sur leur parcours académique.
M. Lampron s’est réjoui de cette première sortie publique du rectorat depuis le début de la négociation. «On est contents qu’elle s’exprime enfin, même si c’est venu sur le tard, commente le représentant syndical. Je pense que le fait qu’on gagne de plus en plus d’appuis met une certaine pression.»
Mercredi, l’Université Laval avait publié un communiqué dans lequel elle indiquait «continuer d’avancer de bonne foi».
«Environ 85 % des aspects normatifs ont été négociés jusqu’à maintenant. Plusieurs éléments importants ont été réglés. Le processus de négociation se poursuit activement et l’Université Laval espère un règlement dans les meilleurs délais», faisait-on valoir.
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Cette dépêche a été rédigée avec l’aide financière de la Bourse de Meta et de La Presse Canadienne pour les nouvelles.