VANCOUVER — Un segment de la main-d’oeuvre au Canada est oublié au moment où le gouvernement fédéral élargit la portée de l’aide aux travailleurs touchés par la COVID-19, affirme un groupe de défense.
Le Réseau des droits des migrants a demandé jeudi au gouvernement fédéral, de donner des numéros d’identification fiscale aux travailleurs migrants sans-papiers, ce qui leur permettrait d’avoir droit à des subventions comme la Prestation canadienne d’urgence.
Le groupe demande également au gouvernement de réinstaurer les numéros d’assurance sociale expirés des travailleurs migrants pour leur permettre, à eux aussi, d’obtenir la prestation.
Syed Hussan, directeur général de l’Alliance des travailleurs migrants pour le changement — une organisation membre du Réseau des droits des migrants — a déclaré qu’un chèque de paie en moins perturbe de façon significative le reste d’une vie.
«Je n’ai jamais vu quelque chose de si mauvais. Nous faisons face à un désespoir honteux et une désillusion complète.»
Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada n’avait rappelé La Presse canadienne.
L’accès à l’aide gouvernementale pourrait faire la différence entre la vie dans une résidence et la vie dans la rue, affirment des travailleurs sans-papiers.
Liliana Trejo, une Colombienne qui occupait un poste d’aide-soignante à Montréal avant de perdre son statut d’immigrée, affirme avoir de la difficulté à prendre soin d’elle et de sa fille.
«J’ai perdu mon emploi à cause de la COVID-19, a-t-elle déclaré par le biais d’un interprète. Qui va payer mon loyer et mes besoins essentiels?»
Mme Trejo ajoute que les travailleurs sans-papiers travaillent et contribuent de façon importante à l’économie du pays.
Elle a également mentionné avoir peur, au moment où les restrictions reliées à la santé publique deviennent plus strictes en raison de la COVID-19, de se faire arrêter par des policiers et être envoyée dans un centre de détention.