Nombreux sont celles et ceux qui rêvent de revoir leur coiffeuse ou leur barbier. Le gouvernement du Québec a annoncé mercredi qu’une ouverture progressive des établissements de soins de santé privés et de soins corporels et esthétiques pourra s’amorcer le 1er juin, à l’extérieur de Montréal.
La vice-première ministre Geneviève Guilbault a vendu la mèche lors de la mise à jour quotidienne concernant la gestion de la pandémie de la COVID-19. C’est cependant la ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, et le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet, qui ont dévoilé les détails du plan en milieu d’après-midi.
Donc, plus précisément, les services de soins de santé comme les centres dentaires, la physiothérapie, la psychologie, l’optométrie, la thérapie familiale, la nutrition et les médecines alternatives pourront reprendre leurs activités partout au Québec à compter du 1er juin.
La règle d’or demeure que toute personne présentant des symptômes liés à la COVID-19 s’abstienne de recevoir de tels services et s’isole à la maison, a rappelé la ministre McCann.
«Au moment de son rendez-vous, il ne faut pas avoir eu de fièvre depuis 48 heures ni aucun symptôme depuis 24 heures. Une personne qui a développé la COVID-19 doit attendre 14 jours avant un rendez-vous», a décrit la ministre de la Santé.
Ironiquement, on inclut également dans la liste des services de soins le toilettage pour animaux, alors que les salons de coiffure et d’esthétique vont demeurer fermés à Montréal et dans la MRC de Joliette.
Les soins corporels et esthétiques pourront être donnés à compter du 1er juin dans la province, sauf dans la communauté urbaine de Montréal et la MRC de Joliette. C’est ce qu’a confirmé le ministre Boulet qui a refusé de s’avancer sur une éventuelle date de reprise dans ces deux secteurs.
Une expérience différente
En conférence de presse, les deux élus étaient accompagnés du conseiller médical stratégique à la Direction générale de la santé publique du ministère de la Santé et des Services sociaux, Dr Richard Massé, qui a donné plusieurs exemples de consignes à respecter.
Celui-ci a reconnu que notre prochaine visite chez le barbier ou l’esthéticienne sera une expérience «un peu différente».
«Pour commencer, ça va faire du bien à tout le monde», a-t-il lancé en riant. Il a ensuite décrit ce à quoi devrait ressembler la scène.
«Compte tenu qu’on ne peut pas respecter la distance, les gens vont avoir de l’équipement pour se protéger. Les coiffeurs, les coiffeuses vont avoir des masques, des lunettes de protection, des blouses de protection», a énuméré le Dr Massé en soulignant que les clients devraient être moins nombreux à l’intérieur et respecter la distance de deux mètres entre eux.
Il a aussi invité à nouveau la population à se munir d’un masque artisanal dans les endroits publics comme les commerces et établissements de service.
«Quand ils sont dans des endroits publics avec une proximité étroite, on veut que les gens portent des couvre-visage, des masques artisanaux, parce qu’on pense que cela protège les autres personnes contre eux et vice-versa», a mentionné l’expert en santé publique.
Une fois que les clients auront obtenu un service, le professionnel devra désinfecter tout le matériel utilisé et les surfaces touchées par le client.
Dans le cas des cabinets de dentistes, les clients devront d’abord se rincer la bouche avec un liquide antiseptique. De plus, comme les soins buccodentaires produisent parfois des éclaboussures de particules fines, les professionnels vont devoir se protéger avec les fameux masques N-95, dont la pénurie mondiale a fait grand bruit en tout début de crise.
Une liste détaillée des types de soins thérapeutiques autorisés est disponible en ligne sur le site du gouvernement du Québec.
49 000 emplois
Au moment d’annoncer la relance du secteur des soins corporels, le ministre Boulet a rappelé que ce sont environ 4000 entreprises et quelque 49 000 emplois qui sont associés à ce domaine de l’économie québécoise.
En plus des soins capillaires, le ministre a nommé entre autres les services de manucure, de pédicure, de soins de la peau ainsi que les salons de tatouage et de perçage.
Jean Boulet a invité tous les professionnels de ces milieux à consulter les guides rédigés par la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) qui détaillent les consignes à respecter dans les différents types d’établissements qui viennent d’obtenir leur feu vert.
L’important? Surtout, ne pas « succomber à la tentation ». Elle y avait convié, l’autre jour, Geneviève; elle en a réimploré aujourd’hui!