LONGUEUIL, Qc — Contrairement aux opérations de vaccination entreprises dans des CHSLD à Québec et à Montréal, les régions de l’Estrie et de la Montérégie ont choisi de prioriser d’autres lieux pour vacciner d’abord le personnel de soins en première ligne.
Dans un communiqué publié jeudi matin, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, a annoncé que 21 nouveaux sites de vaccination vont se joindre à l’opération d’inoculation contre la COVID-19 dès lundi.
Le ministre souligne que tous les sites ont été choisis «afin de maximiser la vaccination des groupes prioritaires». Cependant, contrairement à la stratégie de priorisation du Comité sur l’immunisation du Québec, il semble plus facile dans certaines régions de vacciner le personnel de la santé plutôt que les résidants en CHSLD.
En raison des contraintes liées au format des boîtes de doses du vaccin Pfizer-BioNTech contre la COVID-19, les établissements de santé doivent administrer 975 doses de vaccin au même endroit. Une fois les doses décongelées, Pfizer demande de ne pas déplacer le vaccin en raison d’incertitudes liées à son efficacité s’il subit un mouvement.
Le hic, c’est qu’il existe peu ou pas de centres d’hébergement de soins de longue durée où se trouvent 975 personnes, résidants et membres du personnel inclus.
En Estrie, la vaccination aura lieu au Centre de foires de Sherbrooke. Le CIUSSS de l’Estrie-CHUS a confirmé en après-midi avoir fait le choix de vacciner le personnel en premier, «y compris les étudiants et les médecins, qui travaillent dans les centres d’hébergement de soins de longue durée». On parle de tout membre du personnel en contact avec les résidants et non du personnel administratif.
La porte-parole du CIUSSS de l’Estrie-CHUS, Nancy Desautels, a indiqué en entrevue à La Presse Canadienne que la vaccination à Sherbrooke va débuter le 24 décembre et qu’on espère inoculer 3000 personnes au cours des trois prochaines semaines.
Des travailleurs de première ligne auprès des résidants en CHSLD des quatre coins de l’Estrie seront invités à converger vers Sherbrooke pour recevoir leur vaccin.
L’Estrie fait face à une grave situation de pénurie de main-d’oeuvre en zone chaude auprès des patients atteints de la COVID-19. Il devient donc d’autant plus urgent d’immuniser le personnel.
Lundi, le directeur régional de la santé publique, Dr Alain Poirier, n’avait pas voulu confirmer que sa région allait aller de l’avant avec cette stratégie, mais a reconnu que plusieurs scénarios étaient envisagés en raison de l’impossibilité de déplacer le vaccin.
En Estrie, la plupart des CHSLD comptent moins d’une centaine de résidants et les plus grands établissements en accueillent à peine plus de 200.
D’après Nancy Desautels, on devrait gagner plus de souplesse à partir de la mi-janvier. À ce moment, on espère recevoir des doses du vaccin de Moderna, plus facilement déplaçable. Les recommandations de Pfizer pourraient également être appelées à changer et permettre que l’on déplace des doses réfrigérées.
La Coop et le Dix30
Dans le cas de la Montérégie, les deux endroits identifiés ne sont pas non plus des centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD). On a préféré s’installer au Pavillon la COOP, à Saint-Hyacinthe, et la Clinique de vaccination du Quartier Dix30, à Brossard.
La Presse Canadienne a appris en début de semaine que la vaccination au Pavillon La Coop sera réservée au personnel de santé et non accessible au public.
Il n’a pas été possible d’obtenir d’explications auprès de la direction de la santé publique de la Montérégie malgré nos demandes répétées.
– Texte de l’Initiative de journalisme local.