L’été enfin arrivé: la CNESST veut prévenir les coups de chaleur

MONTRÉAL — La fin des classes et les festivités de la Fête nationale du Québec, sous un soleil radieux, nous plongent enfin en mode estival avec des températures plus chaudes. 

Plusieurs retourneront au travail après le long congé et la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) lance un rappel aux employeurs afin qu’ils se préparent à faire face aux canicules avant l’arrivée de la première vague de chaleur.

La CNESST demande aux entreprises, dont les employés sont soumis au travail physique à la chaleur, de se doter d’un plan d’action pour les protéger. «Cela fait partie des obligations de l’employeur», rappelle Julie Robitaille, responsable des communications à la Direction régionale de Montréal de la prévention-inspection à la CNESST, qui invite aussi les employés à bien reconnaître les symptômes d’un coup de chaleur afin d’être en mesure d’y faire face.

«Ce n’est pas à prendre à la légère, souligne Mme Robitaille en entrevue à La Presse canadienne. Parmi les premiers symptômes, on peut avoir des crampes musculaires, des frissons, des nausées, des étourdissements ou des vertiges. Si la température du corps devient plus élevée, on peut avoir de la confusion ou des pertes d’équilibre.»

En 2018, les dossiers de 49 travailleurs incommodés par la chaleur ont été traités par la CNESST, selon Mme Robitaille.

Le 4 juin dernier, la CNESST a aussi rendu publiques les conclusions de son enquête sur le décès d’un travailleur en période de canicule sur un chantier de construction à Québec. Guy Bolduc, un charpentier-menuisier pour Coffrages MR inc., avait manifesté les symptômes d’un coup de chaleur avant son décès à l’hôpital le 5 juillet 2018.

Les secteurs d’activité considérés comme à risque sont ceux de la construction, des mines et carrières, des forêts et scieries, du transport et de l’entreposage ainsi que l’industrie des aliments et boissons. Ainsi, il n’y a pas que les gens qui travaillent à l’extérieur qui sont exposés aux risques d’un coup de chaleur, mais aussi ceux qui doivent effectuer un effort physique près d’une source de chaleur.

Reconnaître un coup de chaleur et intervenir

Le coup de chaleur se produit lorsque le corps ne réussit pas à se refroidir adéquatement. Il peut survenir brusquement et peut causer des dommages irréversibles aux organes vitaux, voire causer la mort.

Les propos incohérents, la perte d’équilibre ou de conscience ainsi que les vomissements peuvent aussi être des symptômes d’un coup de chaleur, mais dans ces cas il y a urgence médicale.

«L’important c’est qu’il y ait une intervention sur-le-champ», précise Mme Robitaille avant d’ajouter quelques recommandations.

Il faut d’abord alerter les secours en indiquant qu’il s’agit d’un possible coup de chaleur, puis transporter le travailleur à l’ombre ou dans un endroit frais, et asperger son corps d’eau.

Si notre premier réflexe peut être de lui donner de l’eau à boire, la porte-parole de la CNESST précise que vaut mieux y aller avec de l’eau  fraîche, et non trop froide, puis en petites quantités si la personne est consciente et lucide.

Les risques sont plus élevés si la personne est plus ou moins acclimatée à la chaleur. 

Mieux vaut prévenir

«Nous au Québec, il fait froid et tout d’un coup les journées chaudes arrivent. On n’a pas ou peu de périodes d’acclimatation, alors ça aussi, c’est à prendre en considération, dit Mme Robitalle. Il faut au moins deux heures d’exposition quotidienne à la chaleur, pendant au moins cinq jours, pour être considéré comme partiellement acclimaté.»

Il faut ajuster la charge de travail en fonction des conditions météorologiques, fournir de l’eau fraîche aux travailleurs en quantité suffisante et s’assurer qu’ils prennent des pauses assez longues ou plus fréquentes par temps chaud.

«L’employé peut exécuter les tâches plus lourdes en matinée très tôt et au fur et à mesure que la journée avance, que la chaleur s’accumule, diminuer les tâches et les charges de travail. Il peut effectuer des tâches plus à l’ombre l’après-midi si c’est possible, augmenter la durée de la pause ou faire des pauses plus fréquentes», donne en exemple Mme Robitaille.

«Le travailleur aussi a un rôle à jouer dans tout ça, précise-t-elle. Il doit réduire lui-même son rythme de travail quand il se sent plus fatigué ou s’il se sait plus à risque parce qu’il est déjà fatigué avant que la journée commence, lui aussi doit être aux aguets.» 

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Effectivement un problème très présent sur les chantier de construction, il existe des vestes de sécurités qui contienne un réservoir d’hydratation à l’arrière, c’est peut-être a essayer, ils en ont sur le site http://www.safegeardesign.com