Libération sous caution: les premiers ministres de l’Ouest déçus par Ottawa

WHISTLER, C.-B. — Les premiers ministres de l’Ouest canadien se disent «extrêmement déçus» que le gouvernement fédéral n’ait pas adopté de réformes du système de libération sous caution pour cibler les récidivistes avant l’ajournement du Parlement pour l’été, la semaine dernière.

S’exprimant à la fin de la conférence des premiers ministres de l’Ouest à Whistler, en Colombie-Britannique, l’hôte, le premier ministre David Eby, a exhorté le gouvernement fédéral à donner la priorité à l’adoption du projet de loi modifiant le Code criminel dès que possible.

M. Eby a rappelé que les 13 premiers ministres canadiens avaient convenu de la nécessité urgente d’une telle réforme lors d’une réunion du Conseil de la fédération plus tôt cette année. Les premiers ministres de l’Ouest du pays ont tenu à souligner leur déception face au manque de mouvement, dans un communiqué publié après la conférence de mardi.

«Nous avons tous eu du mal à comprendre la décision qui a été prise au Parlement fédéral de ne pas appeler le projet de loi sur la réforme de la caution, a déclaré M. Eby. Tous les premiers ministres du Canada ont convenu qu’il s’agissait d’une priorité. La police a demandé au gouvernement fédéral d’apporter ce changement.»

La première ministre du Manitoba, Heather Stefanson, a fait écho aux sentiments de M. Eby, affirmant que l’élan sortant de la réunion du Conseil de la fédération semble avoir stagné à Ottawa.

«Nous étions heureux quand ils nous ont écoutés et ont présenté un projet de loi, a-t-elle fait savoir à propos de la réponse parlementaire initiale. Mais bien sûr, ils n’ont pas donné suite à cela. Et bien sûr, si ces changements ne sont pas apportés à la réforme de la caution, cela a évidemment un impact significatif sur nos communautés… Nous devons nous assurer que ces délinquants violents ne continuent pas à sortir sous caution.»

Financement équitable réclamé

Des dirigeants de la Colombie-Britannique, de l’Alberta, de la Saskatchewan, du Manitoba, du Yukon, du Nunavut et des Territoires du Nord-Ouest ont participé à la conférence d’une journée.

Les premiers ministres ont déclaré que bien qu’ils viennent de différents partis politiques et régions géographiques, ils ont pu trouver un front uni sur des questions telles que la nécessité d’une aide fédérale accrue pour les infrastructures stratégiques, l’immigration, la sécurité énergétique, la mobilité de la main-d’œuvre et l’action climatique.

M. Eby et la première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, ont tous deux critiqué le financement du gouvernement fédéral pour résoudre ces problèmes dans l’Ouest canadien, les provinces et les territoires manquant d’«équivalence» par habitant en matière de soutien monétaire pour ces programmes.

M. Eby a dit que la Colombie-Britannique n’a manifestement pas reçu sa juste part de financement, et il a soulevé la question à maintes reprises auprès de ses homologues fédéraux.

«Cela ne signifie pas que les autres provinces doivent être moins financées, a-t-il nuancé. Cela signifie que le financement disponible du gouvernement fédéral doit être distribué équitablement.»

Mme Smith a déclaré qu’il est également important que le financement fédéral parvienne à chaque province et territoire sans «conditions attachées» afin que chaque juridiction puisse identifier ses propres projets qui répondent à des besoins locaux spécifiques.

Les premiers ministres ont déclaré qu’ils estimaient tous que le gouvernement fédéral pouvait s’améliorer en matière de soutien à l’Ouest canadien.

M. Eby a qualifié la réunion de fructueuse, les premiers ministres discutant de la manière dont les provinces et les territoires peuvent travailler ensemble pour identifier, planifier et autoriser des corridors clés pour le transport, les services publics, les télécommunications et le commerce afin de créer un système plus efficace.

La conférence se réunira à nouveau en 2024 et le Yukon en sera le prochain hôte.