DUBAÏ, Émirats arabes unis — Les Houthis du Yémen ont saisi un navire dans la mer Rouge, des drones armés ont ciblé l’aéroport international de Bagdad et des pirates informatiques ont frappé un grand journal israélien lundi. Cette série d’attaques illustre les capacités des milices alliées à l’Iran à l’occasion de l’anniversaire de l’assassinat du général iranien Qassem Soleimani par les États-Unis.
Les trois incidents ont coïncidé avec le grand service commémoratif organisé à Téhéran pour honorer le général Soleimani, abattu par une frappe de drone américain en 2020, alors qu’il était en Irak. Le président iranien Ebrahim Raisi a exigé que l’ancien président américain Donald Trump soit «poursuivi en justice et exécuté».
Les événements de lundi mettent en lumière les tensions au Moyen-Orient, depuis la décision de M. Trump en 2018 de retirer unilatéralement les États-Unis d’un accord visant à limiter le programme nucléaire de Téhéran.
Les rebelles yéménites Houthis, soutenus par l’Iran, ont revendiqué la prise du navire émirati Rwabee, dans le cadre de la guerre qui les oppose à une coalition dirigée par l’Arabie saoudite, qui comprend les Émirats arabes unis.
La coalition dirigée par les Saoudiens a annoncé par les médias étatiques que les Houthis avaient commis un acte de «piraterie armée». La coalition a affirmé que le navire transportait du matériel médical, sans fournir de preuves.
Les Houthis ont ensuite diffusé des images du Rwabee sur leur chaîne d’information par satellite. On pouvait y voir des radeaux gonflables de style militaire, des camions et d’autres véhicules à bord du navire. Un bref clip montrait ce qui semblait être une cargaison de fusils à l’intérieur d’un conteneur.
La télévision d’État saoudienne a affirmé que les Houthis avaient eux-mêmes transféré ces armes sur le navire.
Piratage informatique à Jérusalem
Aucun groupe n’a immédiatement revendiqué le piratage du site Internet du journal Jerusalem Post. Les pirates ont remplacé la page d’accueil du Post par une image représentant un missile provenant d’un poing portant un anneau associé au général Soleimani.
L’image montrait également une cible explosive utilisée lors d’un récent exercice militaire iranien, conçue pour ressembler au centre de recherche nucléaire Shimon Peres Negev, près de la ville israélienne de Dimona.
Dans le cadre de sa politique d’ambiguïté nucléaire, Israël ne confirme ni ne nie avoir des armes atomiques.
Le journal a ensuite restauré son site, notant que des pirates informatiques soutenant l’Iran avaient précédemment ciblé sa page d’accueil en 2020.
Le piratage a eu lieu après que l’ancien chef du renseignement militaire israélien a reconnu publiquement, en fin décembre, que son pays avait été impliqué dans la mort du général Soleimani.
Drones kamikazes à Bagdad
Un drone américain avait tué le général alors qu’il quittait l’aéroport international de Bagdad.
En Irak, lundi, des troupes ont abattu deux «drones kamikazes» dans ce même aéroport, ont déclaré des responsables américains et irakiens. Aucun groupe n’a immédiatement revendiqué l’attaque, bien que l’une des ailes des drones portait les mots «Vengeance de Soleimani» peints en arabe. Des milices soutenues par l’Iran ont déjà été soupçonnées d’avoir participé à des opérations similaires. Aucun blessé ni dégât n’a été signalé.
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Les journalistes d’Associated Press Nasser Karimi à Téhéran, Isabel DeBre à Dubaï, Samy Magdy au Caire et Qassim Abdul-Zahra à Bagdad ont contribué à cet article.