PORTLAND, Maine — Des détaillants ont décidé de retirer le homard du menu après qu’un puissant groupe environnemental ait estimé qu’il représente une trop grande menace pour une baleine rare et qu’on devrait donc l’éviter.
Seafood Watch, qui évalue la durabilité de différents fruits de mer, a annoncé cette semaine qu’il a ajouté les pêcheries canadiennes et américaines du homard à sa «liste rouge» des espèces à éviter.
L’organisation, qui est basée à l’aquarium californien de Monterey Bay, a indiqué dans un rapport que ces pêcheries menacent la baleine noire de l’Atlantique, puisque «les mesures actuelles de gestion ne vont pas assez loin pour mitiger le risque d’enchevêtrement et promouvoir le rétablissement de l’espèce».
Des milliers d’entreprises utilisent les recommandations de Seafood Watch pour orienter leurs achats de fruits de mer, et plusieurs se sont engagées à éviter toute espèce sur la liste rouge. L’entreprise allemande de repas prêts à cuisiner HelloFresh a rapidement annoncé qu’elle cessera de vendre du homard.
Seafood Watch attribue des classements de «bon choix», «bonne alternative» et «éviter» à plus de 2000 fruits de mer, en fonction de la durabilité de leur gestion.
La pêche au homard retient l’attention de SeaFood Watch en raison du risque d’enchevêtrement dans l’équipement de pêche. Les baleines peuvent être blessées ou tuées quand elles s’empêtrent dans les câbles attachés aux cages sur le fond de l’océan.
On compte aujourd’hui moins de 340 baleines noires de l’Atlantique. L’enchevêtrement et les collisions avec les navires sont les deux principales menaces auxquelles elles sont confrontées, selon plusieurs organisations.
La population de cette baleine est en déclin depuis quelques années, après avoir été décimée par une chasse commerciale il y a des dizaines d’années.
L’industrie de la pêche au homard, qui doit déjà composer avec de nouvelles restrictions pour protéger les baleines, conteste la décision de Seafood Watch. Un représentant des pêcheurs de homard du Maine, Patrice McCarron, affirme que l’industrie américaine n’a pas eu d’interaction documentée avec une baleine noire de l’Atlantique en près de vingt ans.
Les pêcheurs canadiens et américains traquent la même espèce, le homard américain, qui est très populaire auprès des consommateurs, vivant ou transformé. La vaste majorité des homards américains sont déchargés dans le Canada atlantique et en Nouvelle-Angleterre. Ils sont une pierre d’assise de l’économie et de la culture des deux régions.
Les pêcheurs américains ont capturé près de 60 millions de kilos de homards en 2021, conférant à cette pêcherie une valeur de 900 millions $ US.