TORONTO — L’Ontario mettra fin le 1er mars à son système de certificats de vaccination et rehaussera les limites de capacité dans tous les environnements intérieurs, a annoncé lundi le premier ministre Doug Ford.
Les exigences liées au port du masque resteront en vigueur pour le moment, mais le gouvernement indique qu’un calendrier d’assouplissements sera annoncé plus tard.
M. Ford a insisté sur le fait que ces nouveaux assouplissements ne sont pas liés aux pressions des manifestants contre les mesures sanitaires à Ottawa ou à Windsor — ils sont en fait adoptés «malgré ces manifestations», a-t-il insisté.
«Les mesures extraordinaires que nous avons introduites pendant cette pandémie ont toujours été conçues comme un dernier recours, a-t-il expliqué lundi. Je me suis tenu à cette même tribune et vous ai promis que ces outils ne seraient utilisés qu’aussi longtemps qu’ils seraient absolument nécessaires, et pas un jour de plus. Le retrait de ces mesures a toujours été notre objectif.»
Les indicateurs de santé publique se sont améliorés en Ontario: le taux de positivité des tests de dépistage est passé à 13 %, après un sommet de près de 40 %, et les hospitalisations sont passées sous la barre des 1400, comparativement à des sommets de plus de 4000, a déclaré M. Ford.
En raison de ces améliorations, le médecin-hygiéniste en chef, le docteur Kieran Moore, a présenté un plan pour lever les restrictions liées à la COVID-19 et les certificats de vaccination, a déclaré M. Ford. Or, ce plan était déjà en préparation avant que les manifestants ne commencent à occuper le centre-ville d’Ottawa il y a plus de deux semaines, a-t-il insisté.
M. Ford a dit comprendre la frustration suscitée par les restrictions sanitaires, bien qu’il leur attribue le mérite d’avoir sauvé des dizaines de milliers de vies en Ontario. Il déplore tout de même les divisions qu’elles ont causées.
«Tout cela nous a polarisés d’une manière que nous n’aurions jamais pu imaginer. J’ai vécu cela dans ma propre famille: ça a été l’une des choses les plus difficiles que ma famille et moi ayons jamais traversées», a admis le premier ministre, dont la fille est une ardente militante contre la vaccination obligatoire.
Étape devancée
Avec l’amélioration des indicateurs, le gouvernement ontarien accélère son calendrier d’assouplissements, notamment en devançant à jeudi, plutôt que lundi prochain, la prochaine étape de son plan de déconfinement.
Les limites des rassemblements passeront donc jeudi à 50 personnes à l’intérieur et 100 personnes à l’extérieur. Il n’y aura plus de limites de capacité dans des endroits comme les restaurants, les bars, les centres de conditionnement physique et les cinémas.
La capacité des commerces comme les épiceries, les pharmacies et les magasins sera fixée en fonction d’une distanciation de deux mètres à maintenir entre les clients.
Moins de deux semaines plus tard, le 1er mars, les limites de capacité seront levées dans tous les autres lieux publics intérieurs, et le certificat vaccinal ne sera plus exigé nulle part.
Les bureaux de santé publique pourront toujours utiliser des outils pour répondre à une situation locale, et les entreprises et autres milieux pourront encore exiger une preuve de vaccination s’ils le souhaitent, a indiqué le gouvernement.
La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante s’est réjouie de ces assouplissements, mais a demandé des éclaircissements juridiques pour ceux qui choisissent de conserver le certificat de vaccination. La FCEI craint que ces entreprises soient poursuivies pour violation des droits individuels.
Le président de l’organisme, Dan Kelly, souhaite par ailleurs que les gouvernements rassurent maintenant les citoyens sur la sécurité sanitaire de ces déconfinements.
La cheffe néo-démocrate, Andrea Horwath, aurait souhaité que les certificats de vaccination demeurent en vigueur, car ils peuvent toujours protéger, selon elle, les personnes âgées qui courent un risque plus élevé de maladie grave et les enfants encore trop jeunes pour être vaccinés. «Les seules personnes qui voient ces certificats comme une restriction ou un problème sont, au fond, les antivax», a-t-elle dit.
Par contre, la vaccination demeurera obligatoire pour le personnel des foyers de soins de longue durée, a précisé M. Ford lundi.
Doses de rappel pour tous les ados
Le gouvernement ontarien annonce également que les jeunes de 12 à 17 ans pourront prendre rendez-vous dès vendredi matin pour une dose de rappel d’un vaccin contre la COVID-19, alors que le Comité consultatif national de l’immunisation ne l’avait recommandé que pour les adolescents à haut risque, comme ceux qui sont immunodéprimés.
Une porte-parole de la ministre de la Santé, Christine Elliott, a déclaré lundi que la décision d’élargir l’admissibilité à tous les jeunes de 12 à 17 ans qui ont reçu une deuxième dose il y a six mois était fondée sur les avis du médecin-hygiéniste en chef et du Comité consultatif ontarien de l’immunisation.
L’Ontario signalait lundi 1369 hospitalisations liées à la COVID-19 et 394 patients aux soins intensifs. Tous les hôpitaux ne rapportent pas leurs chiffres du week-end, mais comparativement à il y a une semaine, il s’agit de baisses de 786 hospitalisations et de 66 patients aux soins intensifs. On signalait lundi huit autres décès liés à la COVID-19.
Le gouvernement ontarien ne suit pas les cas dans les écoles, mais cinq établissements étaient fermés vendredi «en raison d’éclosions ou de considérations opérationnelles». Par ailleurs, 278 écoles signalaient des taux d’absence des élèves et du personnel de 30 % ou plus.