TORONTO — Les cas de COVID-19 sont à nouveau à la hausse en Ontario, une tendance que les experts attribuent au temps plus frais, à la hausse des limites de capacité à l’intérieur et à moins de discipline chez les citoyens.
«Nous sommes assurément sortis de la phase de lune de miel et de retour dans la quatrième vague», a déclaré lundi le docteur Peter Juni, directeur scientifique de la Table consultative d’experts qui conseille le gouvernement.
La moyenne sur sept jours des infections est passée de 362 à 476 depuis une semaine, avec des bilans quotidiens allant de 450 à 650 depuis la fin de la semaine dernière. L’Ontario signalait lundi 480 nouveaux cas et deux décès liés au virus.
Selon le docteur Juni, cette tendance marque la fin d’un plateau d’infections, après une autre bosse en juillet – le début de la quatrième vague – lorsque le «déconfinement économique» s’est accéléré et que les Ontariens ont commencé à interagir en plus grand nombre.
Des millions d’autres Ontariens ont été vaccinés contre le virus au cours de l’été, a rappelé le docteur Juni, et le comportement des citoyens est resté à un niveau constant, entraînant une baisse des infections à l’automne.
Mais les choses ont commencé à changer à la mi-octobre, lorsque le gouvernement a commencé à rehausser les limites de capacité des sites sportifs et plus tard des restaurants, a déclaré le professeur Juni. Puis, le temps plus frais a augmenté les rassemblements intérieurs. Les gens ont peut-être aussi commencé à baisser la garde à la lumière de ces assouplissements et de la couverture vaccinale élevée dans la province, a-t-il estimé.
Plus de 85 % des Ontariens de 12 ans et plus ont maintenant reçu deux doses de vaccin, bien qu’il y ait des variations selon les tranches d’âge et les régions. Les nouveaux cas ont effectivement été plus élevés chez les jeunes, qui ont des taux globaux de vaccination légèrement inférieurs. Et le récent pic a frappé certaines régions plus durement que d’autres.
Les responsables de la santé publique de la région de Sudbury ont ainsi déclaré lundi qu’ils réintroduiraient des limites de capacité, exigeraient le masque lors d’événements publics organisés et une preuve vaccinale lors d’activités sportives pour les jeunes, au milieu d’un «nombre record» d’éclosions et d’une vague «alarmante» qui n’est pas lié à un facteur particulier.
La région de Waterloo a aussi déclaré lundi que le nombre de cas quotidiens avait doublé dans la région, les personnes non vaccinées étant les plus touchées et les regroupements lors d’événements sociaux privés avec des mesures de santé publique limitées étant un facteur contributif important.
«C’est un rappel que le variant Delta se propage rapidement lorsqu’il en a l’occasion, et qu’il est primordial de se faire vacciner et continuer à pratiquer des précautions de santé publique dans nos interactions avec les autres», a déclaré la docteure Hsiu-Li Wang, médecin hygiéniste en chef de Waterloo.
Le professeur de santé publique Barry Pakes, de l’Université de Toronto, estime que la tendance est préoccupante, mais pas dramatique pour le moment: l’approbation prochaine de la vaccination pour les jeunes enfants et les doses de rappel éventuelles pour plus de personnes pourraient aider à maintenir la situation sous contrôle pendant les Fêtes et après.
Il faudrait par ailleurs que ceux qui ne sont pas encore vaccinés le fassent avant les rassemblements des Fêtes, ajoute le professeur Pakes.