TORONTO — Des infirmières formées à l’étranger auront l’autorisation de travailler dans les hôpitaux, les centres de soins de longue durée et autres établissements de santé de l’Ontario alors que la province fait face à une grave pénurie de personnel, a annoncé mardi la ministre de la Santé.
La ministre Christine Elliott a indiqué que 1200 candidates avaient manifesté leur intérêt pour participer au programme visant à déployer des infirmières formées à l’étranger dans les établissements en manque criant de personnel. Ces infirmières seraient supervisées par une collègue détenant un permis de pratique.
«Offrir des opportunités à des infirmières formées à l’étranger n’est qu’un autre moyen d’aider l’Ontario à renforcer son équipe de soins de santé», a expliqué Mme Elliott en conférence de presse, soulignant au passage que la situation demeure grave dans les hôpitaux.
Ce programme sera mené en collaboration avec Santé Ontario, qui gère le système de santé de la province, et l’Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario.
D’ailleurs, le président et chef de la direction de Santé Ontario, Matthew Anderson, a promis en conférence de presse que les participantes du programme auraient la chance d’intégrer le système de santé de façon permanente.
Selon M. Anderson, environ 300 nouvelles infirmières pourraient commencer à travailler dans le réseau dès cette semaine dans certains des 50 hôpitaux identifiés comme ayant un besoin pressant de main-d’œuvre.
Le PDG reconnaît que d’accélérer l’intégration de toutes ces infirmières pour combler le grand nombre d’absences dans les hôpitaux représente un important défi, mais il a souligné que «chaque infirmière compte» dans le contexte actuel, où le variant Omicron a propulsé le nombre d’hospitalisations liées à la COVID-19 à des niveaux records.
«Chaque personne que l’on peut amener en première ligne fait une différence, a-t-il insisté. Nous sommes très enthousiastes de démarrer le programme.»
Record quotidien d’hospitalisations
Les données révélées par l’Association des hôpitaux de l’Ontario montrent que 80 adultes ont été admis à l’hôpital lundi, notant qu’il s’agit du nombre le plus élevé depuis le début de la pandémie.
La semaine dernière, la province a adopté de nouvelles mesures de santé publique, notamment la fermeture d’écoles et d’entreprises. Elle a aussi imposé des limites de capacité aux rassemblements afin d’endiguer la propagation du variant Omicron.
La souche hautement contagieuse a entraîné des pénuries de personnel dans des secteurs essentiels, notamment les hôpitaux, alors que le nombre d’admissions n’a cessé d’augmenter.
Un réseau hospitalier de la région de Toronto a annoncé qu’il fermerait le centre de soins d’urgence d’un établissement de Brampton jusqu’au 1er février en raison de pressions croissantes dans les services d’urgence.
Le William Osler Health System a déclaré que cette fermeture «permettrait de diriger le personnel et les médecins hautement qualifiés vers les endroits où la demande est la plus forte».
Les chirurgies jugées non urgentes ont également été mises en pause pendant au moins trois semaines afin de libérer les ressources hospitalières – ce qui affecte entre 8000 et 10 000 chirurgies programmées chaque semaine.
L’Ontario signale 477 patients aux soins intensifs
L’Ontario a signalé 3220 patients hospitalisés pour la COVID-19, dont 477 personnes aux soins intensifs et 250 sous ventilateur.
Vingt et un nouveaux décès liés au virus ont été rapportés et la province compte 7951 nouveaux cas. La Santé publique de l’Ontario affirme que le nombre réel est probablement plus élevé en raison de la politique actuelle de dépistage.
La ministre de la Santé, Christine Elliott, a déclaré que la province fera désormais la distinction entre les personnes admises à l’hôpital en raison d’une infection à la COVID-19 et les personnes admises pour d’autres raisons, mais tout de même infectées par la COVID-19.
Elle a précisé que parmi les hospitalisations actuelles, 54 % des personnes ont été admises pour une infection au virus causant la COVID-19 et 46 % des personnes ont été déclarées positives après avoir été admises pour d’autres raisons.
L’accès aux tests PCR dans les écoles
Selon les nouvelles directives du gouvernement de l’Ontario, seuls certains élèves et enseignants qui présentent des symptômes de la COVID-19 auront accès aux tests PCR lorsque les écoles rouvriront leurs portes le 17 janvier.
Le ministère de la Santé a indiqué que les trousses d’autoprélèvement pour les tests PCR à faire à la maison ne seront fournies qu’aux élèves du primaire et du secondaire ainsi qu’au personnel éducatif qui présentent des symptômes.
Le ministère précise que les trousses PCR ne seront pas distribuées à des cohortes entières ou à l’ensemble d’une école.
Le gouvernement indique qu’en raison de la transmission généralisée et de l’impossibilité de tester toutes les personnes symptomatiques, les écoles n’informeront pas systématiquement les élèves s’ils sont exposés à un cas positif, ou si un enfant, un élève ou un membre du personnel est absent en raison de symptômes associés à la COVID-19.