GLASGOW, R.-U. — Scandant des slogans et marchant au rythme des tambours, plusieurs dizaines de milliers de manifestants ont défilé dans les rues de Glasgow pour réclamer des gouvernements qu’ils prennent des mesures plus efficaces contre la consommation de carburants fossiles mettant en danger la vie sur la planète.
Faisant fi des nombreuses averses qui sont tombées pendant leur parcours, les protestataires ont marché de manière pacifique. Ils ont dénoncé les chefs de gouvernement réunis à la COP26 qui, selon eux, ont échoué à lutter contre les changements climatiques. Des manifestations se sont aussi déroulées dans plusieurs autres villes européennes, dont Londres, Paris, Dublin, Copenhague, Zurich et Istanbul.
«Nous avons ces discussions, mais il n’y a aucune politique pour les soutenir réellement», a lancé Daze Aghaji, une manifestante venue de Londres.
«Et en plus de cela, les vraies personnes devraient être dans la pièce», a-t-elle ajouté, faisant écho aux plaintes des militants pour le climat selon lesquelles le sommet de Glasgow a trop limité la participation du public. «Comment pouvons-nous nous attendre à élaborer des politiques décentes quand les gens qui sont les acteurs ne sont même pas présents dans la pièce?»
Megan McClellan, âgée de 24 ans, de Glasgow, doutait que les négociateurs sur le climat aient écouté. «C’est une chose très facile à ignorer pour eux», a-t-elle dit.
Les manifestants tenaient des pancartes avec des messages tels que «Code rouge pour l’humanité», «Arrêtez les gros pollueurs», «COP 26, nous vous surveillons» ou simplement «Je suis en colère».
Alors que les marcheurs approchaient de l’endroit où se tient le sommet sur le climat, un arc-en-ciel s’est formé dans le ciel.
«Dans l’immense majorité des cas, les manifestations font une différence», a déclaré près de la manifestation la députée canadienne Elizabeth May qui a participé à 16 reprises à la COP. «La plupart des gens sont ici dans leur coeur et parfois physiquement.»
À l’intérieur de l’immense salle de conférence des Nations Unies, les négociateurs ont été à l’oeuvre pour une septième journée consécutive afin de conclure des projets d’accord qui pourront être transmis aux ministres des gouvernements pour approbation politique la semaine prochaine.
Parmi les questions débattues lors des pourparlers par près de 200 pays, il y a un nouvel engagement envers l’objectif de plafonner le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius, amener les pays à revoir leurs efforts plus fréquemment pour augmenter la pression pour des efforts plus importants, et fournir plus de soutien financier aux pays pauvres.
La manifestation de samedi a attiré des participants d’âges variés, un jour après que des dizaines de milliers de jeunes du mouvement Fridays for Future aient manifesté devant les clôtures en acier de la conférence. S’exprimant vendredi, la militante suédoise pour le climat Greta Thunberg, âgée de 18 ans, a qualifié les pourparlers des Nations unies sur le climat à Glasgow d’«échec», accusant les dirigeants de créer délibérément des failles dans les règles et de propager une image trompeuse des émissions réelles de leurs pays.
Le mouvement des grèves scolaires initié par Mme Thunberg et autres événements de masse ont galvanisé les militants écologiques depuis 2018, particulièrement en Europe.
Le mouvement de protestation contre le climat et l’aggravation des sécheresses, des tempêtes, des inondations, des incendies de forêt et d’autres catastrophes cette année ont fait comprendre à de nombreuses personnes les dommages croissants du réchauffement climatique et ont maintenu la pression sur les gouvernements pour qu’ils prennent des mesures plus fortes et plus rapides pour réduire les émissions de combustibles fossiles.
À Londres, des centaines de personnes se sont rassemblées à la Banque d’Angleterre pour une marche de 3,2 kilomètres jusqu’à Trafalgar Square. À Istanbul, des manifestants pour le climat ont emmené leurs enfants à une manifestation samedi, soulignant l’impact du réchauffement climatique sur les générations futures.
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Danica Kirka à Londres et Andrew Wilks à Istanbul ont contribué à ce reportage.