Manifestations: la Ville de Québec donne plus de pouvoirs à son chef de police

La Ville de Québec donne davantage de pouvoirs à son chef de police et interdit de nouveau la consommation d’alcool dans les lieux publics en vue des nouvelles manifestations anti-mesures sanitaires prévues ce week-end devant le parlement. 

Le maire Bruno Marchand a annoncé mercredi l’adoption par son comité exécutif de deux amendements aux règlements municipaux afin d’éviter des débordements. 

Le premier accorde au Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) la possibilité de prendre des décisions concernant la circulation, l’occupation du domaine public et le stationnement, sans attendre une autorisation. 

Cette modification, qui sera permanente, permettra au corps policier d’apporter, avant ou pendant les manifestations,  les «bonnes actions en fonction de quelles sont les intentions ou non des manifestants», a expliqué M. Marchand en conférence de presse. 

«Il pourrait annoncer au préalable qu’il limite la circulation à des endroits, qu’il ferme telle ou telle rue, a-t-il donné en exemple. C’est la légitimité du corps de police de le faire en fonction de l’analyse qu’il fait et de la prévisibilité qu’il veut donner à ses interventions pour la manifestation.»

Le deuxième amendement rétablit l’interdiction de cuisiner en plein air et de consommer de l’alcool dans les parcs ainsi que dans les voies et lieux publics. Cette mesure sera réévaluée d’ici l’été, selon le contexte de la pandémie, a indiqué la Ville. 

«Très peu» de désagrément avait été rapporté en lien avec l’utilisation d’appareils de cuisson ou de la consommation d’alcool lors des manifestations au début du mois. La modification vise notamment à éviter tout problème ultérieur, a mentionné M. Marchand.

Il n’a pas détaillé les aménagements ou les fermetures de rues qui s’appliqueront pour la fin de semaine à venir, laissant les policiers prendre ces décisions.

Le maire s’est dit satisfait du travail du SPVQ lors des dernières manifestations. Par ces changements aux règlements, il souhaite offrir les «leviers nécessaires» aux policiers pour s’assurer du bon déroulement des événements, tout en rappelant l’importance du droit de manifester.  

Des airs de festival 

Selon la programmation partagée sur les réseaux sociaux du deuxième «convoi de la liberté», de l’animation, des spectacles musicaux et des séances de méditation sont à l’horaire, donnant des airs de festival aux manifestations prévues. 

M. Marchand a mentionné qu’un permis est nécessaire pour organiser un festival et que sans autorisation un événement peut être considéré comme illégal. Le maire a précisé qu’«à (sa) connaissance» aucune demande n’avait encore été déposée en ce sens mercredi en début d’après-midi. 

«On ne peut pas installer des scènes partout en ville. On ne peut pas créer un nouveau festival sans avoir les permis, sans avoir aussi le soutien nécessaire. Alors le service de police devra juger ce qui est acceptable en fonction de la manifestation, ce qui est important et ce qui n’est pas possible de faire», a-t-il déclaré.

M. Marchand a décliné par ailleurs l’invitation de l’organisation à venir prendre la parole devant les manifestants ce week-end. 

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Cet article a été produit avec le soutien financier des Bourses Facebook et La Presse Canadienne pour les nouvelles.