FREDERICTON — L’homme jugé pour la tuerie à Fredericton en 2018 a soutenu au procès mercredi qu’il pensait que la fin du monde était arrivée et qu’il serait peut-être obligé d’utiliser ses armes pour pouvoir sortir de chez lui.
Matthew Raymond, âgé de 50 ans, était à la barre des témoins pour la deuxième journée, mercredi. Il fait face à quatre chefs d’accusation de meurtre au premier degré pour la mort, le 10 août 2018, de Donnie Robichaud et Bobbie Lee Wright, ainsi que des policiers municipaux Robb Costello et Sara Burns. La défense a déjà admis que M. Raymond avait tué les quatre victimes; elle tente de convaincre les jurés que l’accusé ne devrait pas être déclaré criminellement responsable en raison d’un trouble mental.
M. Raymond a soutenu mercredi qu’il pensait que les autres résidents de son complexe d’appartements étaient tous des «démons» et que sa mère l’était aussi — elle avait même partagé ses clés, croyait-il. Il a indiqué qu’il s’était barricadé chez lui et qu’il interprétait les bruits qu’il entendait comme des menaces.
«Je pensais que je devrais utiliser mon arme pour pouvoir sortir de chez moi», a-t-il déclaré au tribunal. «Je pensais que tout l’immeuble était maintenant peuplé de démons.»
M. Raymond a indiqué aux jurés qu’il pensait que des gens étaient entrés dans son appartement à l’improviste et que le propriétaire pouvait entrer et lui prendre ses armes. Il a dit qu’il ne dormait pas et pensait que tout le monde était contre lui parce qu’il avait organisé une manifestation contre l’immigration.
L’avocat de la défense Nathan Gorham a montré des notes et des calculs de numérologie que l’accusé avait chez lui. La plupart des calculs se terminaient par des nombres qui, selon M. Raymond, étaient des indices de serpents et de démons. L’une des notes disait: «Vous, serpents, vous avez choisi le mauvais homme à tester. Je ne suis pas seul. Il regarde.» M. Raymond a dit que les calculs lui disaient aussi qu’il allait devoir quitter l’appartement, sinon il allait «y mourir».
Matthew Raymond a par ailleurs déclaré qu’il était incapable d’interpréter aujourd’hui plusieurs de ces calculs et notes, car il ne croyait plus fermement aux démons qui ont guidé ses actions en 2018. «Je ne sais pas ce que signifie tout ce charabia», a-t-il dit. «C’est parti de mon esprit. Je n’y crois plus.»