Meurtre d’un chef sikh en C.-B.: les suspects auraient fui dans un véhicule

SURREY, C.-B. — Des policiers qui enquêtent sur le meurtre du chef d’un temple sikh à Surrey, en Colombie-Britannique, indiquent que les auteurs du crime ont probablement fui à bord d’un véhicule qui attendait depuis au moins une heure à quelques pâtés de maisons de la scène du crime. 

Le sergent Timothy Pierotti a fait appel à la population, mercredi, pour tenter de retracer les suspects. 

La police demande aux résidents des environs du gurdwara Guru Nanak de Surrey de vérifier les caméras du tableau de bord de leur véhicule pour y trouver d’éventuelles vidéos des suspects ou de la voiture qui a pris la fuite après le meurtre par balle de Hardeep Singh Nijjar.

«Les véhicules tels que les Teslas sont équipés d’excellentes caméras capables d’enregistrer les mouvements dans les environs, même si le véhicule est éteint et qu’il n’y a personne à l’intérieur», a déclaré M. Pierotti. 

«Nous pensons que non seulement les occupants de ces véhicules ont pu être témoins de l’homicide de M. Nijjar, mais que le véhicule lui-même a pu enregistrer des preuves essentielles qui pourraient faire avancer notre enquête.»

L’Équipe intégrée d’enquête sur les homicides de la Colombie-Britannique décrit les deux suspects de la fusillade comme des hommes plutôt corpulents qui portaient des masques. 

En conférence de presse, M. Pierotti a mentionné qu’après avoir abattu M. Nijjar à l’extérieur du temple, les deux hommes se seraient enfuis à pied en traversant un parc voisin où ils ont rencontré un véhicule qui les attendait de l’autre côté. 

L’homicide a eu lieu vers 20h30 dimanche. Selon la police, M. Nijjar a été abattu alors qu’il quittait le stationnement du gurdwara dont il était le président.

L’homme de 45 ans a été blessé par plusieurs balles à l’intérieur de son véhicule et est décédé sur place.

Le sergent Pierotti a déclaré que les enquêteurs n’ont aucune raison de penser que la communauté sikhe est en danger, car le meurtre de M. Nijjar était ciblé. Il aussi confirmé qu’aucune arrestation n’avait encore eu lieu jusqu’à maintenant. 

M. Nijjar avait organisé un référendum officieux sur le Khalistan en vue de la création d’un État sikh distinct en Inde.

Son avocat, Gurpatwant Singh Pannun, a déclaré que la sécurité de M. Nijjar avait été menacée après que le gouvernement indien eut offert une récompense pour son arrestation.

La récompense d’un million de roupies, soit environ 16 000 $, a été offerte en juillet dernier par la National Investigation Agency, l’organisme indien chargé de la lutte contre le terrorisme. 

L’agence a publié l’adresse du domicile de M. Nijjar à Surrey et l’a qualifié de «terroriste en fuite», affirmant qu’il était à la tête d’un complot visant à assassiner un prêtre hindou en Inde. 

M. Pannun a déclaré avoir parlé à M. Nijjar par téléphone la veille de l’homicide. Son client lui a dit que le Service canadien du renseignement de sécurité l’avait averti que sa vie était en danger.

L’avocat a nié que M. Nijjar ait été impliqué dans des activités criminelles ou violentes.

Le sergent Pierotti a indiqué que les enquêteurs s’entretenaient avec plusieurs «partenaires» des forces de l’ordre, mais il n’a pas identifié ces organismes. 

Il a également déclaré qu’à sa connaissance, aucune autre personne de la communauté n’avait été avertie qu’elle était potentiellement en danger. Toutefois, les enquêteurs ne seraient pas en mesure de confirmer un tel fait même si des avertissements avaient été adressés à des membres de la communauté.