OTTAWA — L’ancien ministre conservateur Michael Fortier ne sera finalement pas de la course à la direction du Parti conservateur du Canada.
Dans une lettre ouverte publiée dans «La Presse», le financier montréalais a déclaré qu’il en est venu à la conclusion qu’il n’arriverait pas à se faire élire comme chef dans le contexte actuel.
M. Fortier admet qu’il a «franchement peu en commun» avec les membres qui ont appuyé Andrew Scheer ou Maxime Bernier lors de la dernière course à la direction du parti en 2017.
Il estime qu’il aurait dû attirer de nombreux membres — une tâche qu’il qualifie de «possible, mais colossale». Il espère que d’autres candidats «plus doués» arriveront à «débarrasser le parti de ses éléments radicaux».
D’entrée de jeu, M. Fortier est d’avis que le parti devra «affronter ses démons sur les questions morales».
À son avis, le prochain chef doit être en faveur de l’avortement et des droits de «toutes les minorités sexuelles», en plus de s’engager à ne pas fragiliser ces acquis.
Il croit aussi que les conservateurs devront proposer des mesures «costaudes» pour réduire l’empreinte carbone collective du Canada, comme une taxe sur le carbone, tout en tendant vers une transition écologique. Cette position ne serait pas incompatible avec l’appui au secteur pétrolier canadien, selon lui.
Il note finalement une «inquiétante fissure est-ouest» qui lui rappelle «l’animosité» qui régnait entre le Parti progressiste-conservateur et l’Alliance canadienne avant leur fusion pour devenir le Parti conservateur actuel.
M. Fortier n’a jamais été élu sous la bannière conservatrice. L’ancien premier ministre Stephen Harper l’avait nommé sénateur, puis ministre pour assurer une représentation montréalaise au sein de son cabinet.
M. Fortier avait par la suite tenté de se faire élire lors des élections de 2008, en vain. Il est depuis devenu le vice-président du conseil de RBC Marchés des Capitaux.