DÉTROIT — La cour d’appel du Michigan a rejeté jeudi la demande d’un responsable de l’État démocrate qui souhaitait interdire le port visible d’armes à feu en dehors des bureaux de vote.
Le tribunal a refusé d’entendre l’affaire, mais a souligné qu’il était déjà illégal d’intimider les électeurs ou d’agiter agressivement une arme en public.
«Quiconque intimide un électeur du Michigan en brandissant une arme à feu ou, d’ailleurs, en le menaçant avec un couteau, un bâton de baseball, un poing ou un comportement menaçant, commet un crime en vertu de la loi en vigueur», a déclaré le tribunal.
La décision a été rendue deux jours après qu’un juge eut déclaré que la secrétaire d’État Jocelyn Benson avait outrepassé son autorité en interdisant le port visible d’arme à feu à moins de 100 pieds (30 mètres) d’un bureau de vote.
Mme Benson, qui supervise les élections, est intervenue après que les autorités fédérales eurent annoncé le 8 octobre qu’elles avaient déjoué un plan de groupes paramilitaires antigouvernementaux visant à kidnapper la gouverneure Gretchen Whitmer. Mais certains shérifs du comté ont déclaré qu’ils n’appliqueraient pas l’ordre, et l’Association des chefs de police du Michigan l’avait vigoureusement critiqué.
La procureure générale Dana Nessel, une démocrate, a déclaré qu’elle demanderait maintenant à la Cour suprême d’examiner l’affaire. Son bureau a mentionné un sondage réalisé par «The Detroit News», qui a révélé que 73 % des citoyens étaient pour une interdiction des armes à feu.
Les avocats de Mme Benson ont plaidé que la secrétaire d’État avait le pouvoir discrétionnaire de fixer certaines règles liées aux élections. Ils ont cité des électeurs qui ont déclaré qu’ils seraient dissuadés de voter s’ils voyaient quelqu’un avec une arme à feu près d’un bureau de vote.
«Bien que la présence d’armes à feu puisse réconforter certains, cette même présence instille de l’inconfort et même de la peur chez d’autres», a déclaré la procureure générale adjointe Ann Sherman.
Steve Dulan, un avocat de la Michigan Coalition for Responsible Gun Owners, a affirmé que les membres du groupe étaient contrariés par la «diabolisation» des propriétaires d’armes à feu dans l’ordre de Mme Benson.