Le géant pharmaceutique américain Moderna poursuit ses rivaux Pfizer et BioNTech concernant l’utilisation de la technologie de l’ARN messager dans les vaccins contre la COVID-19.
Par voie de communiqué, Moderna affirme avoir obtenu plusieurs brevets pour la technologie de l’ARN messager entre 2010 et 2016. L’entreprise l’a elle-même utilisée pour développer son vaccin contre la COVID-19, Spikevax, mais elle allègue que Pfizer et BioNTech ont «copié cette technologie, sans la permission de Moderna».
L’entreprise américaine a donc déposé des recours judiciaires au Massachusetts, aux États-Unis, ainsi qu’en Allemagne, où se trouve le siège social de BioNTech.
Une porte-parole de Pfizer a déclaré que la société n’avait pas entièrement examiné la poursuite de Moderna, mais le fabricant de médicaments en a été surpris, étant donné que son vaccin est basé sur une technologie exclusive développée à la fois par BioNTech et Pfizer.
Elle a affirmé dans un courriel que la société «se défendrait vigoureusement» contre toute allégation dans cette affaire.
BioNTech n’a pas immédiatement répondu à une demande de l’Associated Press sollicitant une réaction.
Les vaccins à ARN messager fonctionnent en injectant un code génétique pour la protéine S, qui recouvre la surface du coronavirus. Ce code, l’ARN messager, est enfermé dans une petite boule de graisse et donne l’ordre aux cellules de l’organisme de fabriquer des copies inoffensives de la protéine, ce qui entraîne le système immunitaire à reconnaître le vrai virus.
Moderna rappelle avoir promis, en octobre 2020, de ne pas faire valoir ses brevets liés à la COVID-19 tant que la pandémie se poursuivrait. Or, l’entreprise est revenue sur son engagement en mars dernier, jugeant que la «lutte collective contre le COVID-19 est entrée dans une nouvelle phase et que l’approvisionnement en vaccins n’était plus un obstacle à l’accès dans de nombreuses régions du monde».
La société n’a toujours pas l’intention de faire valoir ses brevets dans les 92 pays à revenu faible ou moyen qui font partie de l’entente COVAX, mais elle «s’attendait à ce que des sociétés telles que Pfizer et BioNTech respectent ses droits de propriété intellectuelle et envisagent une licence commercialement raisonnable si elles en faisaient la demande pour d’autres marchés».
«Pfizer et BioNTech ne l’ont pas fait», dénonce Moderna.
Moderna souligne dans son communiqué qu’elle ne cherchera pas à faire retirer du marché le vaccin de Pfizer-BioNTech, mais qu’elle désire certains dommages-intérêts pour les activités de ses rivaux depuis le 8 mars 2022.
— Avec des informations de l’Associated Press