FREDERICTON — Le premier ministre du Nouveau-Brunswick, Blaine Higgs, remplace sa ministre de la Santé, ainsi que le président du Réseau de santé Horizon, à la suite du décès d’un patient dans la salle d’attente du service des urgences d’un hôpital de Fredericton.
M. Higgs a affirmé en point de presse vendredi qu’il a été consterné par ce décès et que des changements en profondeur doivent être apportés au système de santé de la province.
Le premier ministre a affirmé que cette mort est un «événement traumatisant» et a offert ses condoléances à la famille et aux personnes présentes dans la salle d’attente où l’homme est décédé mardi matin, à l’hôpital Dr Everett Chalmers.
Bruce Fitch est le nouveau ministre de la Santé, tandis que Dorothy Shephard a été mutée au Développement social.
Le premier ministre a demandé au Réseau de santé Horizon, qui supervise l’hôpital de Fredericton, d’ouvrir une enquête sur ce décès. Il a déjà prévenu que si les résultats ne le satisfont pas, il réclamera une enquête externe.
Un témoin de la scène a raconté à La Presse Canadienne cette semaine que le patient semblait ressentir beaucoup de douleur et d’inconfort, alors qu’il a attendu pendant des heures dans un fauteuil roulant, mais qu’il a finalement semblé s’endormir.
Ce n’est que lorsque l’un des membres du personnel de l’hôpital est allé voir comment il allait qu’on a découvert qu’il était mort.
Margaret Melanson, actuellement vice-présidente des services cliniques pour le Réseau de santé Horizon, assurera l’intérim de la présidence, auparavant occupée par le Dr John Dornan.
Le premier ministre a ajouté que les conseils d’administration des deux réseaux de santé de la province, Horizon et Vitalité, ont été révoqués et remplacés par des administrateurs.
Suzanne Johnston a été nommée fiduciaire d’Horizon tandis que Gérard Richard est fiduciaire de Vitalité.
«La situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui est le résultat de très nombreuses années de gouvernements successifs refusant de faire face à des situations urgentes», a précisé le premier ministre, dont le gouvernement progressiste-conservateur est au pouvoir depuis 2018.
Il a dit qu’il fallait une nouvelle structure qui réagisse aux situations et écoute les infirmières et les médecins.
«J’entends la frustration de nos travailleurs de première ligne. Les gens qui travaillent 24 heures sur 24 parce qu’il n’y a personne pour les remplacer, c’est tout simplement inacceptable. Le personnel qui ne peut pas prendre des vacances ou des congés bien mérités. C’est inacceptable. Des temps d’attente allant jusqu’à 12 heures ou plus pour être vu dans une salle d’urgence. C’est inacceptable», a affirmé M. Higgs.
Le président de la Société médicale du Nouveau-Brunswick a publié une déclaration vendredi soir pour dire qu’il appuie les changements. «Le système de santé est en crise et, pour remédier à cette situation, il faudra prendre des décisions rapides et difficiles. Nous appuyons toute décision de ce genre qui mènera au bout du compte à un changement concret dans la qualité des soins offerts aux Néo-Brunswickois», a écrit le Dr Mark MacMillan.
Le chef libéral par intérim, Roger Melanson, a souligné vendredi que le gouvernement Higgs n’avait pas entendu l’appel à un meilleur recrutement et à la rétention des travailleurs de la santé.
«C’est très malheureux qu’il ait fallu une situation tragique avec quelqu’un qui perd la vie pour que le premier ministre se rende compte que nous avons une crise dans le système de santé», a noté M. Melanson lors d’une entrevue.
Il a dit qu’avec les changements, le premier ministre centralise entre ses mains toutes les décisions en matière de soins de santé.
«Nous devons comprendre ce qu’il a en tête pour faire avancer la façon dont les services de soins de santé seront fournis», a conclu M. Melanson.