Netflix s’allie avec l’Alliance des producteurs francophones du Canada (APFC), ainsi que Téléfilm Canada et le Fonds des médias du Canada pour aider les producteurs et scénaristes francophones en situation minoritaire au Canada dans leur propre milieu.
Dès cet automne, ils mettront sur pied un programme de perfectionnement professionnel qui permettra à des scénaristes, réalisateurs et producteurs de la francophonie canadienne de bénéficier d’un accompagnement personnalisé, à travers des stages intensifs et du travail avec des mentors, entre autres.
Le lieu précis des formations reste à être déterminé, mais elles se dérouleront dans les régions de l’Atlantique, de l’Ontario et l’Ouest canadien.
Au terme de l’exercice, les créateurs choisis auront des projets de longs métrages ou de séries «prêts pour le ‘pitch’» à présenter à des diffuseurs et des producteurs, précise Carol Ann Pilon, directrice générale de l’APFC. Netflix n’aura pas la priorité sur le choix des productions, assure-t-on.
L’idée est de choisir annuellement trois projets de scénarios de films et trois projets de séries à potentiel international par région, sur une durée de trois ans. Ce sont donc plus de 50 projets de la francophonie canadienne, hors Québec, qui auraient la chance de voir le jour.
Pourquoi ne pas avoir inclus l’ensemble de la francophonie canadienne dans ce projet? «Le besoin, il est criant» chez les francophones en milieu minoritaire, plaide Mme Pilon, en entrevue à La Presse canadienne.
Elle fait valoir que les créateurs dans les régions éloignées n’ont pas tous la chance de se déplacer aisément dans les grands centres, comme à Toronto ou à Montréal, pour se perfectionner. Ce nouveau projet permettra donc de les rejoindre et de les former dans leur propre milieu, et ainsi d’assurer une relève.
Comme c’est le cas pour toutes ses autres ententes à la pièce, Netflix refuse de dévoiler le montant de sa contribution financière à ce nouveau partenariat.
«On ne fournit pas de détails financiers spécifiques sur chacune des ententes, répond Stéphane Cardin, directeur des politiques publiques de Netflix Canada. Ce qui nous guide, c’est essentiellement de s’assurer que le soutien financier que l’on procure permette à nos partenaires de réaliser leurs ambitions et de mener leurs projets à terme.»
Téléfilm Canada investira pour sa part 150 000$ pour la première année, alors que le Fonds des médias du Canada accordera 50 000$. Les deux organismes ont l’intention de poursuivre leur participation pour les trois années que dureront le projet.
«Tout ce que je peux me permettre de dire, c’est comme on dit qu’on est le partenaire principal, notre contribution est supérieure à la leur», laisse tomber M. Cardin.
En 2017, le gouvernement fédéral annonçait une entente avec Netflix qui prévoyait «un minimum» d’investissements de 500 millions $ sur cinq ans pour financer des productions canadiennes. La multinationale s’engageait aussi à investir un autre 25 millions $ dans des «activités de développement de marché» sur cinq ans, pour tenir des journées de promotion ou des activités de recrutement, par exemple.
Or, cette entente avec Ottawa a été critiquée, surtout au Québec, parce qu’elle ne prévoyait aucun quota de contenu francophone. Netflix n’est pas non plus tenu de percevoir ni de verser la TPS en vertu des lois fédérales actuelles, une situation considérée inéquitable par les diffuseurs locaux.
Depuis près de deux ans, Netflix conclut des partenariats à la pièce avec des organismes et institutions qui lui soumettent des projets. On compte parmi ses partenaires l’École nationale de l’humour, l’Institut national de l’image et du son, l’Académie canadienne du cinéma et de la télévision ou encore Québec Cinéma.
Le projet annoncé dimanche avec l’APFC pour les créateurs francophones hors Québec est le 10e partenariat de Netflix au Canada depuis 2017.