Nouvelle flotte de navires de guerre: Ottawa devrait avoir le coût en fin d’année

OTTAWA — Le responsable des achats au ministère canadien de la Défense nationale espère avoir une meilleure idée d’ici la fin de l’année du montant que le Canada devra payer pour faire construire une nouvelle flotte de navires de guerre pour la Marine royale canadienne.

En entrevue à la Presse Canadienne, le sous-ministre adjoint du Groupe des matériels, Troy Crosby, a signalé que les fonctionnaires examinaient le plan d’Ottawa visant à construire 15 nouveaux navires de guerre pour remplacer les frégates et les destroyers de la Marine au cours des deux prochaines décennies. Ce sera l’acquisition militaire la plus importante et la plus complexe de l’histoire du Canada.

Pourtant, Troy Crosby a affirmé qu’il ne disposera pas d’une estimation actualisée des coûts avant la fin de l’année, lorsque la société Irving Shipbuilding, basée à Halifax, soumettra un plan formel pour la construction des trois premiers navires. «Nous aurons une meilleure idée de la situation une fois que nous aurons reçu la proposition du chantier naval pour la construction du premier lot de trois navires, que je m’attends à recevoir plus tard dans l’année », a-t-il précisé.

Une forte augmentation des coûts risque de contraindre le gouvernement du Canada à prendre une décision difficile: trouver plus d’argent ou réduire la flotte.

L’estimation la plus récente du gouvernement en 2017 était d’environ 60 milliards $, soit plus du double du budget initial de 26 milliards $ prévu pour la flotte lorsque Irving a été choisi pour construire les navires de guerre en 2011.

Dans un rapport publié l’année dernière, le directeur parlementaire du budget, Yves Giroux, a estimé le prix à plus de 84 milliards $, mais le projet continue de subir des retards. Les fonctionnaires ont remis en question ce chiffre, tout en reconnaissant que le prix sera plus élevé qu’en 2017.

La nouvelle flotte de navires est basée sur une conception britannique connue sous le nom de Type 26. Elle est censée remplacer les 12 frégates de classe Halifax de la marine, qui constituent actuellement le principal outil de travail de la marine et qui accusent de plus en plus leur âge.

Les navires remplaceront également les trois destroyers de classe Iroquois, qui ont été mis hors service il y a six ans, laissant le Canada avec une flotte navale plus petite et sans aucune capacité de défense aérienne à longue portée en mer.

Entre-temps, le gouvernement a récemment envoyé une lettre aux États-Unis pour demander plus d’informations, y compris un prix, sur un maximum de 16 avions de surveillance P-8 Poseidon et l’équipement connexe. La demande fait suite à des discussions avec l’industrie et les alliés sur le remplacement des CP-140 Aurora vieillissants de l’armée de l’air, qui, selon le gouvernement canadien, ont permis d’identifier le Poseidon comme le seul avion capable de répondre aux besoins du Canada.

Troy Crosby a précisé que cette demande n’engageait pas le Canada à acheter le Poseidon, construit par le géant américain de l’aérospatiale Boeing. Il a ajouté qu’Ottawa souhaitait plutôt obtenir une véritable réponse du gouvernement américain – plutôt que celle de Boeing – sur les coûts et les capacités du Poseidon, ainsi que sur la possibilité de le livrer à temps pour remplacer les Aurora, qui sont entrés en service pour la première fois dans les années 1980.

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