Armes illégales: Ottawa et Washington promettent un meilleur partage d’informations

OTTAWA — Le Canada et les États-Unis se sont engagés à partager davantage d’informations sur la contrebande illégale d’armes à feu à la frontière.

Cela passe par quatre accords «nouveaux ou actualisés» entre les autorités des deux pays, a annoncé vendredi le ministre canadien de la Sécurité publique, Marco Mendicino.

«Ils approfondiront les partenariats dans la conduite d’enquêtes sur la contrebande et le trafic d’armes, l’échange de renseignements entre les agences et l’amélioration du traçage des armes illégales utilisées pour commettre des crimes», a-t-il résumé au terme d’une rencontre avec de hauts responsables de la justice et de la sécurité publique des États-Unis.

M. Mendicino était en point de presse aux côtés du secrétaire américain à la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, et du procureur général Merrick Garland, qui se sont rendus à Ottawa pour le Forum sur la criminalité transfrontalière Canada-États-Unis (FCT).

M. Mayorkas a indiqué que les accords conclus visent à faire face aux changements constants du milieu de la contrebande d’armes. «Nous répondons à un environnement dynamique par un dynamisme dans les actions de nos autorités», a-t-il dit.

M. Mendicino a par ailleurs insisté sur les efforts pour détecter ce qui est souvent appelé des «armes à feu fantômes» qui sont difficiles à retracer puisqu’elles n’ont pas de numéro de série et sont assemblées par leur utilisateur.

«Avec certaines des technologies qui ont récemment émergé des deux côtés de la frontière avec (nos partenariats), nous pouvons maintenant nous attaquer à ces armes fantômes et les tracer», a affirmé le ministre.

Autrement, peu de détails ont été donnés sur les changements concrets qu’apportent les accords annoncés vendredi.

Le Canada et les États-Unis se sont aussi engagés à collaborer pour freiner la circulation d’opioïdes tels que le fentanyl, qui sont la cause de nombreuses surdoses mortelles. Le ministre canadien de la Justice, David Lametti, a aussi participé aux discussions.

Le communiqué conjoint d’Ottawa et Washington mentionne aussi que les deux pays multiplieront les efforts pour endiguer le trafic humain à la frontière.

Le ministre Mendicino a profité du point de presse de vendredi pour indiquer qu’il était déterminé à ce que le projet de loi C-21 sur le contrôle des armes à feu soit rapidement adopté.

«Je peux assurer aux Canadiens que nous travaillons nuit et jour pour passer cette pièce législative», a-t-il dit.

Le C-21 est souvent critiqué par plusieurs partis d’opposition, principalement les conservateurs, qui estiment qu’on n’y retrouve pratiquement rien pour contrer le trafic illégal d’armes à la frontière.

Le projet de loi prévoit des mesures pour renforcer le gel des armes de poing. La législation permettrait également de retirer les permis d’armes à feu des personnes commettant de la violence conjugale ou se livrant à du harcèlement criminel, ainsi que d’augmenter les peines maximales pour la contrebande et le trafic d’armes à feu de 10 à 14 ans.

Le gouvernement de Justin Trudeau a aussi promis d’inclure une définition des armes d’assaut prohibées qui empêcherait les fabricants de contourner l’interdiction décrétée en 2020.

Le gouvernement libéral avait mis de l’avant une telle définition à travers deux amendements, l’hiver dernier, mais avait dû faire marche arrière après une levée de boucliers. Des chasseurs et des membres de communautés autochtones craignaient que des armes utilisées pour la chasse soient visées.

Les libéraux travaillent avec le Bloc québécois et le Nouveau Parti démocratique sur une nouvelle mouture de ces amendements. La proposition devrait être présentée au cours des prochains jours.

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