Ottawa offre un emploi à plein temps aux réservistes de l’armée

OTTAWA — Le gouvernement fédéral veut offrir un emploi à temps plein à tous les réservistes des Forces armées canadiennes, jusqu’à la fin de l’été, dans le but de renforcer les rangs des militaires, mais aussi d’offrir du travail à des Canadiens mis à pied actuellement.

Des réservistes de tout le pays sont actuellement contactés pour connaître leur intérêt et leur disponibilité. Ils auraient droit alors au même salaire et aux mêmes avantages que les membres de la force régulière, pour les cinq prochains mois, en demeurant disponibles si les militaires étaient invités à donner un coup de main aux organisations civiles.

Dans une lettre aux militaires et à leur famille, le général Jonathan Vance, chef d’état-major de la défense, indique vendredi que les réservistes serviront probablement près de chez eux — mais cela pourrait changer. «Je m’attends à ce que les membres de la Force de réserve servent d’abord dans leur communauté locale et les environs, tout en étant prêts à être déployés rapidement si les opérations l’exigent», écrit le général.

M. Vance a également déclaré que la Garde de cérémonie sur la Colline du Parlement et à Rideau Hall sera annulée cet été, et que l’armée examine toujours des options pour voir s’il sera possible de maintenir les sentinelles à la Tombe du Soldat inconnu, à Ottawa. La saison des spectacles des «Snowbirds» et d’autres équipes de démonstration pourrait également être annulée.

Bien que la planification soit toujours en cours, le ministère de la Défense nationale affirme que de nombreux réservistes qui accepteront volontairement de servir à temps plein verront leur contrat commencer dès dimanche et se poursuivre jusqu’à la fin août. Le porte-parole du ministère de la Défense, Daniel Le Bouthillier, a indiqué vendredi que les volontaires devront s’engager à «rester chez eux, en bonne santé», jusqu’à ce qu’une mission ou une tâche spécifique leur soit assignée.

24 000 militaires sur un pied d’alerte

Le Canada compte environ 25 000 réservistes; la plupart servent un jour par semaine et un week-end par mois. Il leur est toutefois demandé souvent de donner un coup de main à la force régulière lors de catastrophes naturelles, chaque année, et peuvent représenter de 20 % à 30 % du personnel militaire déployé lors d’une mission à l’étranger.

Le ministre de la Défense, Harjit Sajjan, indiquait plus tôt cette semaine que l’état-major se préparait à mobiliser jusqu’à 24 000 militaires, y compris des réservistes et des Rangers canadiens, pour apporter un soutien dans la lutte contre la COVID-19 ou lors d’une catastrophe naturelle – ou les deux à la fois, si nécessaire. Il s’agit de l’une des plus importantes mobilisations en temps de paix de toute l’histoire du Canada.

Le Québec est devenu vendredi la première province à demander officiellement l’aide de l’armée — les Rangers, dans le Grand Nord. L’état-major identifie maintenant l’effectif et les ressources qui seront nécessaires pour répondre à cette requête.

Le lieutenant-général à la retraite Guy Thibault, qui a été commandant en second des Forces armées, a salué la décision d’offrir un emploi à temps plein à tous les réservistes pendant la pandémie.

De nombreux réservistes sont des étudiants universitaires ou occupent d’autres emplois à temps partiel qui pourraient avoir été touchés par la pandémie, a-t-il dit. Il est donc logique de les intégrer dans les Forces à un moment où ils peuvent avoir besoin d’argent et où les militaires ont besoin de gens.

Une «opportunité parfaite» pour les deux parties, a estimé le lieutenant-général à la retraite Thibault, qui préside aujourd’hui le conseil de l’Institut de la Conférence des associations de la défense.