Patrouille maritime: François Legault veut que le fédéral considère Bombardier

WINNIPEG — Le premier ministre François Legault veut que le fédéral considère l’avionneur québécois Bombardier pour remplacer ses 14 avions de patrouille maritime canadiens CP-140 Aurora.

«Il semble que le gouvernement fédéral pense donner le contrat à Boeing sans faire d’appel d’offres alors que Bombardier peut offrir, avec le Global 6500 ajusté en quelques années seulement, un avion qui serait au moins aussi bon que celui de Boeing», a soutenu lundi le premier ministre québécois tout juste avant de rencontrer ses homologues lors du Conseil de la fédération qui se déroule à Winnipeg, au Manitoba, du 10 au 12 juillet.

François Legault et le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, veulent mettre ce dossier à l’ordre du jour des rencontres.

«On aimerait avoir le soutien de tous les premiers ministres pour faire la demande à M. Trudeau», a dit M. Legault.

«Pourquoi le gouvernement fédéral ne ferait pas un appel d’offres et ne laisserait pas Bombardier soumissionner sur le contrat?» a-t-il ajouté.

À la fin de la journée de lundi, la première ministre du Manitoba, Heather Stefanson, a tenu une conférence de presse, mais n’a pas voulu se prononcer sur la demande de François Legault.

«Je ne vais pas commenter le sujet maintenant, mais M. Legault et moi aurons certainement de nombreuses conversations sur le sujet dans le futur», a-t-elle affirmé.

Boeing a une usine à Winnipeg. Questionnée à savoir si Mme Stefanson était favorable à ce que ce soit cette entreprise qui reçoive le contrat du fédéral, la première ministre manitobaine a répondu : «Je vais continuer de supporter les entreprises manitobaines pour qu’elles puissent se développer. Ça a toujours été l’une de mes priorités depuis que je suis devenue première ministre et ça ne va pas s’arrêter», a-t-elle indiqué.

Un prix concurrentiel

Bombardier affirme que ses avions, qui pourraient remplacer les appareils de patrouille maritime canadiens vieillissants, afficheront un prix concurrentiel par rapport à celui des jets proposés par son rival américain Boeing.

Bombardier s’est associé cette année à la compagnie américaine General Dynamics pour produire un avion de surveillance doté d’une technologie de détection des sous-marins.

L’avion de Bombardier, une version modifiée de l’avion d’affaires Global 6500 équipée de la technologie et des capteurs de General Dynamics, n’existe jusqu’à présent que sur papier, bien que le constructeur affirme que l’avion sera prêt au début des années 2030, conformément aux besoins du gouvernement.

Les deux partenaires demandent au gouvernement du Canada de lancer un processus d’approvisionnement ouvert pour remplacer les 14 avions de patrouille maritime CP-140 Aurora, de Lockheed Martin, qui devraient être mis au rancart en 2030 après un demi-siècle d’utilisation par l’Aviation royale canadienne.

Le prix des 16 P-8A Poseidon et des équipements associés que Boeing vise à vendre à Ottawa s’élève à 5,9 milliards $ US, selon des informations publiées le 27 juin par une agence du département américain de la Défense.

«On ne veut pas avoir de conditions»

Le premier ministre Legault s’est aussi fait questionner à savoir pourquoi le Québec n’avait toujours pas signé d’entente de principe avec le fédéral concernant les transferts en santé.

«On ne veut pas avoir de conditions et on pense être capable d’arriver à une entente avec le gouvernement fédéral», a-t-il répondu.

En février, les provinces et les territoires ont accepté l’offre du fédéral de 46,2 milliards $ sur 10 ans, bien qu’elle fût jugée insuffisante.

En contrepartie, les provinces devaient s’engager à améliorer la façon dont les renseignements sur la santé sont recueillis, partagés, utilisés et communiqués à la population canadienne.

À ce jour, le Québec est la seule province à ne pas avoir signé d’entente.

Le gouvernement fédéral a déjà réparti 2 milliards $ entre les provinces, dont le Québec, pour répondre aux besoins urgents.

Laisser un commentaire

Les commentaires sont modérés par l’équipe de L’actualité et approuvés seulement s’ils respectent les règles de la nétiquette en vigueur. Veuillez nous allouer du temps pour vérifier la validité de votre commentaire.