Port du masque: pas au-delà du 15 avril

MONTRÉAL — L’obligation de porter le masque «ne dépassera pas le 15 avril» et pourrait être levée avant cela, sauf dans les transports publics, les milieux de soins et les CHSLD, où la situation sera réévaluée périodiquement.

«La situation épidémiologique va vraiment mieux», a déclaré d’entrée de jeu le directeur national de la santé publique, le docteur Luc Boileau, en faisant le point jeudi sur la situation pandémique.

«L’ensemble de nos indicateurs au niveau des hospitalisations, au niveau du nombre de cas, des cas spécifiques dans les clientèles particulières, les éclosions, tout va dans le même et bon sens de façon cohérente et c’est très encourageant», a-t-il ajouté.

Cependant, le docteur Boileau dit attendre de voir l’impact des semaines de relâche scolaire afin de s’assurer qu’il n’y aura pas de recrudescence avant de décider de la vitesse à laquelle on permettra le retrait du masque dans l’espace public. Il affirme toutefois que les projections ne laissent pas entrevoir une remontée des indicateurs même en tenant compte des semaines de relâche.

Une fois l’obligation levée, il reviendra à chaque citoyen de décider s’il continue de porter un masque ou pas.

«Ça va devenir un choix personnel, dans le cadre d’une progression vers une vie normale.

«On ne recommandera pas de ne pas le porter, a-t-il d’ailleurs précisé. On va recommander de ne pas le rendre obligatoire.»

Le docteur Boileau a donné les exemples suivants: «Pour les enfants qui ont déjà fait la COVID, je vais leur dire que ce n’est pas vraiment utile. Pour ceux qui ont une petite maladie comme l’asthme ou autre, que ça peut être utile, particulièrement dans le transport en commun, même après qu’on l’aura levé. Ça va varier d’une personne à l’autre.»

Quant à la décision de devancer de deux jours, au 12 mars plutôt qu’au 14, la fin de l’utilisation du passeport vaccinal et la permission aux salles d’atteindre leur pleine capacité, le docteur Boileau a reconnu que «ce n’était pas nécessaire, mais je pense qu’il y a beaucoup d’attentes de ce côté-là de la population de voir: est-ce qu’on peut tirer avantage de notre bonne situation? Tout le monde y a participé.»

Lorsqu’on lui a demandé si la tenue d’un match de hockey au Centre Bell le samedi 12 mars avait pesé dans la balance, il a dit ignorer qu’il y avait un match ce soir-là, ajoutant que c’était une simple coïncidence.

Désescalade de la vaccination
Autre signe de l’amélioration de la situation: le ministère de la Santé est à préparer une désescalade de l’effort de vaccination, alors que la capacité des grands centres de vaccination excède de loin la demande de la population. La forme que prendra cet effort de vaccination dans l’avenir reste toutefois à déterminer.

De plus, le docteur Boileau a invité les personnes réticentes à se faire vacciner avec un vaccin ARN messager à se tourner vers le nouveau vaccin de la firme Novavax, qui est produit avec la technologie traditionnelle utilisée pour les vaccins de toutes sortes depuis des décennies.

Le directeur de la santé publique a toutefois mis un bémol à toutes ces bonnes nouvelles, rappelant que le coronavirus avait été un adversaire redoutable et imprévisible.

«On n’est pas à l’abri d’un nouvel astéroïde qui nous tombe dessus avec un nom grec. L’Omicron, quand il est arrivé, il n’y a personne qui l’a vu venir.

«On saura recommander au bon moment s’il y a lieu, d’aller chercher une nouvelle dose de rappel dans le cadre d’une évolution possible de la contagion de l’Omicron, de sa présence toujours dans la communauté et des risques qu’elle soit de plus en plus contagieuse puisque l’immunité pourrait baisser.»

Le docteur Boileau a par ailleurs été incapable d’expliquer pourquoi un avis éthique produit par la santé publique au moment d’instaurer le couvre-feu du 31 décembre dernier avait été caviardé au complet.

La Société Radio-Canada a présenté hier le document obtenu à la suite d’une demande d’accès à l’information et ce document avait été caviardé du premier au dernier mot.

Questionné sur cette décision, le docteur Boileau a paru dérouté. «Je peux vous assurer que, dans cette documentation-là, qu’il n’y a pas un signal de choses qui sont secrètes. C’est certainement clair qu’il y a eu des préoccupations exprimées par plusieurs personnes autour de certaines mesures et c’est correct, mais sur les règles de caviardage, je ne les maîtrise pas très bien.»

Le docteur Boileau a dit ne pas comprendre pourquoi ce document avait ainsi été rendu inaccessible au grand public, mais ne s’est pas engagé pour autant à le rendre public, affirmant que cela ne relevait pas de lui. «Ce document-là, ce sera à ceux qui portent la responsabilité de la documentation publique et de répondre aux exigences de l’accès à l’information de porter jugement là-dessus.»

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