Vous avez l’impression qu’il pleut ou qu’il neige davantage la fin de semaine ? Vous n’avez pas la berlue. Le météorologue Gilles Brien explique ce phénomène et bien d’autres faits cocasses dans son livre Les baromètres humains, publié après 33 ans d’observations de la pluie et du beau temps à Environnement Canada.
Pourquoi nos congés sont-ils souvent ruinés par la pluie ?
C’est en partie à cause de la pollution atmosphérique. En semaine, les automobilistes sont plus nombreux à prendre la route et les usines rejettent plus de polluants. La concentration de polluants dans l’air augmente de jour en jour. Des gouttelettes d’eau s’agglutinent autour de ces particules et forment des nuages… qui finissent par décharger leur trop-plein après quelques jours, souvent le samedi et le dimanche. Puis, le cycle recommence.
La situation est-elle la même partout au pays ?
Ce phénomène touche surtout les grandes villes et leurs environs, notamment dans le couloir entre Toronto et Montréal. On l’observe principalement sur la côte Est, en raison des vents dominants qui viennent de l’ouest et du sud-ouest.
Vous citez une étude de l’Université d’Arizona, qui indique que la probabilité qu’il pleuve le dimanche plutôt qu’un autre jour serait supérieure de 22 %. Qu’en est-il au Québec ?
À ma connaissance, aucune étude scientifique ne l’a calculée. Mais j’ai moi-même fait un calcul sommaire à partir de données climatologiques notées à Montréal sur un peu plus d’un an. Résultat : il y a environ une chance sur deux (46 %) qu’il pleuve une des deux journées de la fin de semaine. Alors que ce serait normalement deux chances sur sept (28 %) si la pluie était distribuée également pendant toute la semaine.
Il peut y avoir une chance sur deux qu’il pleuve à un endroit à chaque jour. À certains endroits dans le monde, la probabilité est de 100% alors qu’ailleurs elle est nulle. La probabilité de un sur sept pour chaque jour ne tient sur rien. Ce qu’il faut démontrer, c’est que la probabilité est la même à tous les jours dans notre hypothèse nulle.