MONTRÉAL — La FIQ, irritée, vient d’apprendre que des montants forfaitaires qui étaient dus à ses membres ne seront pas versés à la date promise sur leur paie. Et elle ne sait pas quand ils le seront.
Le problème vient de fournisseurs privés qui font la paie pour des travailleurs dans la santé, notamment des infirmières et des préposés aux bénéficiaires.
Ces fournisseurs n’ont pu modifier à temps leur logiciel de paie, après le renouvellement des conventions collectives dans la santé et les services sociaux.
Comme conséquence, le versement de paiements qui étaient dus en vertu des nouvelles conventions collectives sera en retard. Et les syndicats concernés ignorent à quel moment au juste ces montants seront versés à leurs membres.
«On a vendu cette convention-là, en disant qu’on était pour avoir des montants forfaitaires, qu’on était pour avoir des primes additionnelles. Et, présentement, le gouvernement ne livre pas la marchandise. C’est ça qui est grave! Comment voulez-vous qu’on croit le gouvernement, après, quand il nous dit qu’il va prendre soin des professionnelles en soins, alors qu’il n’est pas capable de livrer la marchandise sur des primes, sur des choses qu’on a convenues il y a plus de cinq mois?» s’est exclamé le vice-président aux relations de travail de la FIQ, Patrick Guay, en entrevue.
Il souligne que l’entente avec la FIQ pour renouveler sa convention collective remonte pourtant au mois de juin.
«Ce n’est pas quelque chose qui vient d’apparaître. Ce sont des dates qui étaient connues d’avance. Depuis le mois de juin qu’on sait que 30 jours après, puis 60 jours après… Il y a des dates prédéterminées dans la convention collective», argue-t-il.
«Et là, à quatre jours, une semaine (de l’échéance), on se fait dire que ça ne sera pas prêt. Et, en plus, l’insulte à l’injure: on ne sait pas quand ce sera payé», tonne M. Guay.
Par exemple, avant le 6 novembre devait être payé un premier montant forfaitaire basé sur les heures rémunérées.
Des préposés aussi
La FIQ n’est pas la seule à subir ces retards de paiement.
Le 27 octobre, le Syndicat québécois des employés de service (SQEES) avait dénoncé ces retards, parce que «plusieurs établissements» l’avaient informé que les services de paie seraient incapables de respecter les délais prévus à la nouvelle convention collective pour le versement de certains montants.
Le SQEES, affilié à la FTQ, représente des milliers de préposés aux bénéficiaires et d’autres travailleurs dans la santé.
Là encore, l’entente entre la FTQ et le gouvernement du Québec pour le renouvellement des conventions collectives remonte pourtant à la fin du mois de mai. Elle avait été entérinée en juin.
«Ces retards sont inacceptables pour nos membres qui voient repousser à une date indéterminée leur bonification salariale, alors que c’est depuis avril 2019 que les salaires n’ont pas été ajustés», avait alors déploré Lucie Thériault, secrétaire générale du SQEES.
Invité à commenter, le Conseil du trésor nous a dirigés vers le ministère de la Santé. Ce dernier n’avait pas encore fait connaître ses commentaires, au moment d’écrire ces lignes.