Quatre arrestations pour des coups de feu présumés dans le conflit du homard en N-É

PICTOU LANDING, N.-É. — La GRC a arrêté quatre hommes en lien avec des coups de feu qui auraient été tirés dimanche en mer au large de la communauté mi’kmaq de Pictou Landing, en Nouvelle-Écosse.

Les policiers de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) ont indiqué lundi qu’ils avaient répondu à un appel concernant des coups de feu dans le détroit de Northumberland vers 17 h 30 dimanche.

Après son arrivée sur les lieux, la GRC a appris qu’un Autochtone avait vu des membres d’équipage sur un bateau de pêche retirer de l’eau des casiers à homard. Lorsque l’homme s’est approché du bateau de pêche à bord d’une petite embarcation, le bateau a accéléré dans sa direction et des coups de feu auraient été tirés, indique la GRC dans un communiqué. L’homme, qui n’a pas été blessé, est alors retourné au quai.

Un homme de 51 ans du comté de Pictou s’est rendu à la police dimanche soir et il a été arrêté «sans incident». Les trois autres hommes, aussi du comté de Pictou, ont été arrêtés à Caribou lundi matin «sans incident».

La caporale Lisa Croteau, de la GRC, a indiqué lundi que personne n’avait été blessé et qu’aucune accusation n’avait été portée jusqu’à présent, alors que l’enquête se poursuit. La GRC estime que cette fusillade constitue un incident isolé et qu’il n’y avait aucune menace pour la population.

La cheffe de la communauté de Pictou Landing, Andrea Paul, a déclaré lundi en entrevue que les membres de la Première Nation étaient déconcertés par l’incident. «Ils sont très bouleversés, (mais) je ne pense pas que beaucoup d’entre eux en aient été trop surpris», a-t-elle dit.

Mme Paul avait d’abord mentionné l’incident dimanche dans un message sur Facebook, affirmant que le pêcheur était seul lorsqu’il aurait été visé et que les assaillants étaient armés d’un fusil.

La communauté mi’kmaq de Pictou Landing avait lancé sa pêche au homard «autoréglementée» au début du mois dernier, avant la saison réglementée par le gouvernement fédéral, ce qui a irrité les pêcheurs non autochtones. Mais les Autochtones rappellent que la Cour suprême du Canada a confirmé il y a 21 ans le droit des communautés autochtones de l’est du pays de chasser et de pêcher pour «s’assurer une subsistance convenable».

Les tensions autour du nombre croissant de ces pêches autoréglementées en Nouvelle-Écosse se sont intensifiées cet automne. En septembre, la communauté mi’kmaq de Sipekne’katik avait la première lancé une telle pêche au homard.

____

Cet article a été produit avec l’aide financière des Bourses Facebook et La Presse Canadienne pour les nouvelles.