MONTRÉAL — Le gouvernement du Québec a détaillé vendredi les montants de l’indemnisation qui sera remise aux propriétaires de permis de taxi, dont la valeur a diminué, notamment en raison de l’arrivée d’Uber dans la province: les chèques vont varier de 1000 $ à 46 700 $ par permis.
Dans le budget de mars dernier, le ministre des Finances, Carlos Leitao, avait promis 250 millions $ pour les propriétaires des permis de taxi, mais sans préciser comment les sommes seraient distribuées.
«L’industrie du taxi vit de profondes transformations. Cette situation a des répercussions sur les chauffeurs, les propriétaires et leurs familles, et nous en sommes pleinement conscients», a-t-il expliqué vendredi en conférence de presse à Montréal.
Le détail des compensations a donc été dévoilé. Tous ceux qui étaient propriétaires d’un permis au 27 mars 2018 — jour du dernier budget provincial — recevront un montant de base de 1000 $. Une indemnisation s’ajoutera à cette somme dans les régions de Montréal, Québec et Gatineau, allant de 2800$ à 45 700$. La valeur des permis a été plus affectée dans les centres urbains que dans les banlieues et en région, a-t-on expliqué.
Ainsi, la plus grande compensation sera accordée aux propriétaires sur l’Île de Montréal. L’indemnité sera de 45 700 $ par permis, plus le montant forfaitaire de 1000 $.
Les titulaires de permis en région devront se contenter de 1000$.
Il s’agit d’un programme d’aide financière, a-t-on fait valoir au sein du ministère des Finances, et ce n’est pas le fruit d’une entente ni d’un consensus avec l’industrie du taxi.
Il y a 7600 permis de taxi au Québec selon les chiffres du gouvernement, et plus de 4500 permis recevront l’indemnisation maximale de 46 700 $.
Le gouvernement a constaté que la valeur des permis a commencé à diminuer en 2014. Pour calculer le montant des compensations, il a fait la moyenne des transactions de vente de permis cette année-là et celles de 2017. La différence entre les deux correspond au montant du chèque qu’un propriétaire recevra.
Selon les calculs du gouvernement, les montants qu’il a déterminés permettront de compenser 56 pour cent de la perte estimée par les agglomérations de taxi.
Dans le passé, les taxis avaient demandé une somme de 500 millions $ en compensations, soit le double de ce qu’ils ont obtenu vendredi.
Mais cette annonce n’exclut pas une seconde vague d’indemnisation, a déclaré M. Leitao.
Et si le Parti libéral n’est pas réélu en octobre, ce programme d’aide tiendra toujours, soutient-il.
«Il n’y a pas de possibilité de faire marche arrière. Les décrets sont signés».
Les premières lettres avisant les titulaires de taxi du montant de leur indemnité seront envoyées la semaine prochaine et des chèques seront dans la poste en octobre, a promis le ministre Leitao.
De plus, cette aide financière n’affectera en rien le recours collectif intenté par les titulaires de permis, a confirmé le ministre. Le gouvernement dit faire ces paiements sans reconnaître sa faute pour quoi que ce soit et les propriétaires n’ont pas à renoncer à leurs recours en acceptant le chèque.
Le ministre des Transports, André Fortin, a par ailleurs confirmé que le projet pilote d’Uber se poursuit, sans changement.
Réactions
Réagissant à l’annonce, deux grands regroupements de taxis estiment qu’ils obtiennent «une partie du dédommagement qui leur revient.»
Le Regroupement des intermédiaires de taxi de Québec (RITQ) et les Taxis du Grand Montréal et Rive-Sud (TGM), notent toutefois que le ministre lui-même reconnaît que les compensations actuelles ne représentent que la moitié des sommes qu’ils estiment dues à l’industrie du taxi.
«Nous avons bien l’intention de maintenir le cap et d’aller chercher tout l’argent qui nous revient», avertissent-ils par communiqué.
Un chauffeur de taxi, qui s’était pointé à la conférence de presse, avait une opinion plus sombre sur l’annonce. Il s’inquiète des intentions à long terme du gouvernement, et du fait que la valeur des permis va continuer à baisser.
«S’ils veulent vraiment régler le problème, il faut qu’ils (le gouvernement) rachètent les permis ou qu’ils enlèvent Uber complètement», a affirmé Zinati Malek.
Deux autres annonces pour l’industrie
Québec a fait deux autres annonces vendredi concernant l’industrie du taxi. Le gouvernement procède d’abord à la fusion de certaines agglomérations de taxi à Québec et de celle de Saint-Jérôme et de Prévost. Cette mesure permettra d’augmenter la taille du territoire où les taxis peuvent circuler, ce qui devrait améliorer le service à la clientèle, a notamment fait valoir le ministre Fortin.
De plus, il lance un programme pour favoriser la modernisation de l’industrie.
Un volet vise à inciter les propriétaires de taxi à conduire des véhicules hybrides rechargeables ou des véhicules électriques. Ils pourront recevoir des montants forfaitaires de 3000 $ ou de 8000 $ selon le type de véhicule.
De l’aide sera aussi offerte par Québec pour l’achat et l’installation de bornes de recharge électriques réservées aux taxis, pour implanter des outils technologiques pour améliorer le service ainsi que pour la création d’une image de marque.
Le Gouvernement se targue de venir en aide aux détenteurs de permis de taxi mais dans les faits, c’est lui qui est pleinement responsable de la situation. Souvenons-nous que le Gouvernement avait décrété un nombre de permis émis maximal et qu’il a créé ce marché captif de 6 000 permis de proprétaires de taxis. Puis, arrive illégalement Uber qui opère sans permis (valeur de 200 000$ dans la région de Québec) et qui plus est, ne paie aucune redevance, ni taxes. ils n’ont aucun compte à rendre pour la qualification des chauffeurs, pas d’assurances spécifiques pour les clients, ni vérification des antécédents judiciaires. Voyant l’engoûement, le Gouvernement leur octroie l’équivalent de 3 000 permis l’équivalent de 600 millions$sans frais et en plus devra débourser aux taxis légaux plus de 250 millions$ en 2018 et le reste peu après… on ne sait quand. Tout cela aux frais des contribuables et au bénéfice d’une multinationale délinquante. Uber paie maintenant des taxes depuis le projet pilote mais rechigne à former adéquatement les chauffeurs (pour la sécurité des client). En plus, ils n’ont pas à payer plus de 1 000$ pour leur immatriculation. Ils n’ont toujours pas d’obligations quant au type de véhicule utilisé et leurs profits s’envolent au Danemark ou ailleurs. Si au contraire le Gouvernement avait investi directement dans le support à l’innovation, ça aurait coûté énormément moins cher aux contribuables.
Encore une fois, ceux qui ont été élus par le peuple ont mal géré et cela nous coûte cher. C’est le temps de changer…