MONTRÉAL – La recommandation de 150 minutes d’activité physique modérée par semaine est trop ambitieuse, comme en témoigne le fait que plus de 35 pour cent des adultes de la planète sont considérés comme étant insuffisamment actifs, préviennent deux articles publiés cette semaine par le journal médical The BMJ.
De plus, le temps d’inactivité augmente avec l’âge, passant de 55 pour cent (7,7 heures) chez les 20-29 ans à 67 pour cent (9,6 heures) chez les 70-79 ans.
Les deux articles font valoir que la cible de 150 minutes est inatteignable pour une majorité de gens. Les auteurs croient qu’il serait préférable de faire la promotion d’une hausse modeste de l’activité physique quotidienne au lieu d’insister sur l’atteinte de tels objectifs.
Le professeur Philipe de Souto Barreto, de l’hôpital universitaire de Toulouse, rappelle ainsi qu’il existe un lien dose-réponse entre l’activité physique et la santé, ce qui permet de croire que même les gens qui ne bougent pas pendant 150 minutes par semaine en retirent des bienfaits.
Par exemple, une étude menée sur 250 000 adultes américains âgés de 50 à 71 ans a démontré qu’une heure d’activité physique modérée par semaine ou 20 minutes ou plus d’activité physique vigoureuse moins d’une fois par semaine réduisaient le risque de mortalité de 15 pour cent et 23 pour cent, respectivement.
De plus, une méta-analyse de six études a déterminé que les gens qui marchaient entre 1 et 74 minutes par semaine réduisaient leur risque de mortalité de 19 pour cent, comparativement à ceux qui ne marchent pas du tout.
Dans le second article, le professeur Phillip Sparling, du Georgia Institute of Technology, souligne que les aînés peinent à atteindre les cibles d’exercice modéré ou vigoureux. M. Sparling et ses collègues craignent que l’emphase sur l’objectif de 150 minutes par semaine ne vienne éclipser les avantages associés à des périodes plus modestes d’activité.
Ils ne suggèrent pas d’abandonner la cible de 150 minutes, mais plutôt d’encourager les gens à bouger plus et à augmenter leurs activités physiques légères, de manière à ouvrir la voie à un exercice plus soutenu.