Agressions sexuelles: Vallée insiste sur la nécessité de porter plainte

QUÉBEC – Alors qu’une députée expliquait sa décision de dénoncer une agression sexuelle sans recourir à la voie judiciaire, mardi, la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, a insisté sur l’importance de porter plainte au criminel.

Au lendemain de sa dénonciation qui a fait les manchettes à travers le Québec en début de semaine, la députée libérale de Charlevoix-Côte-de-Beaupré, Caroline Simard, s’est montrée satisfaite des excuses reçues concernant un attouchement dont elle a été victime la semaine dernière.

«Pourquoi c’est important de le faire publiquement? Parce que c’est un geste inacceptable, qui doit être dénoncé pour le futur et nous devons considérer dans notre société aujourd’hui qu’entre hommes et femmes il doit y avoir du respect», a-t-elle dit.

Mme Simard s’est défendue d’avoir déconsidéré le système judiciaire en dénonçant samedi sur sa page Facebook un homme d’affaires de sa région qui lui a mis la main sur un sein lors d’un événement public à Baie-Saint-Paul.

Selon la députée, sa décision d’opter pour la voie de la «justice réparatrice» lui a permis de régler cette situation.

«Il y a plusieurs façons de dénoncer, comme il y a plusieurs façons également de régler un litige ou un événement du genre, a-t-elle dit. On l’a vu hier, c’en est un bon exemple.»

Interrogée par la suite, Mme Vallée a insisté sur l’importance de laisser le système judiciaire traiter ce type d’événements.

La ministre a affirmé que les procureurs de la Direction des poursuites criminelles et pénales sont en mesure de déterminer si des poursuites sont nécessaires.

«J’invite les femmes qui sont victimes d’agressions sexuelles à porter plainte parce que c’est d’abord et avant tout un acte criminel, a-t-elle dit. Et par la suite, la façon dont le dossier sera traité appartiendra au Directeur des poursuites criminelles et pénales. Mais je ne peux qu’encourager les femmes à porter plainte et à dénoncer leur agresseur.»

Le premier ministre Philippe Couillard a souligné le courage de sa députée qui a réclamé des excuses lundi, après avoir dénoncé samedi matin le geste de l’homme d’affaires Daniel Guay.

M. Couillard n’a pas commenté la décision de recourir aux réseaux sociaux plutôt qu’à la justice.

«La façon dont ça s’est résolu est la bonne, a-t-il dit. Je pense qu’il faut laisser à Caroline le soin de vivre cet événement-là. Je crois qu’elle l’a clos de façon élégante, et d’une façon ferme à la fois, et je lui en sais gré.»