TORONTO – Un policier de Toronto reconnu coupable de voies de fait à la suite des violentes manifestations tenues en marge du sommet du G20, il y a quatre ans, a été acquitté d’une autre accusation dans cette même affaire, parce qu’une photographie a été jugée inadmissible en preuve.
La Couronne n’avait aucun nouvel élément de preuve, mercredi, contre l’agent Babak Andalib-Goortani, accusé d’avoir agressé avec son arme un blogueur qui se tenait près de l’Assemblée législative de l’Ontario pendant les manifestations de juin 2010.
Lors d’une audience préalable au procès, le mois dernier, le juge a écarté une photographie qui montrait, selon la Couronne, le policier s’apprêtant à frapper Wyndham Bettencourt-McCarthy. Le juge a estimé qu’on ne pouvait formellement démontrer l’authenticité du document, d’abord publié sur internet.
Un autre policier était pourtant prêt à témoigner que c’est bien l’accusé qui apparaissait sur le cliché, mais cette photographie n’est maintenant plus admissible, et la Couronne n’avait plus rien contre lui.
L’agent Andalib-Goortani est l’un des deux seuls policiers à avoir été accusés au criminel à la suite des opérations menées pour contenir les manifestations au centre-ville de Toronto en 2010. Quelques dizaines de casseurs avaient sévi, mais des centaines de manifestants avaient finalement été arrêtés. Cette opération musclée avait été qualifiée par plusieurs observateurs d’atteinte grave aux libertés individuelles.
Dans une cause distincte, M. Andalib-Goortani a été reconnu coupable l’an dernier d’avoir battu le manifestant Adam Nobody, et il a été condamné à 45 jours de prison. La preuve vidéo, notamment, a démontré que le policier avait frappé à plusieurs reprises avec sa matraque le manifestant qui gisait pourtant au sol, encerclé par d’autres policiers.
L’agent Andalib-Goortani en appelle de ce verdict, et a obtenu sa libération en attendant l’audition de la cause, plus tard cet automne. Il a cependant été suspendu sans solde de la police de Toronto. Après les procédures criminelles, il doit faire face à l’interne à des mesures disciplinaires pour usage abusif de la force contre le blogueur Bettencourt-McCarthy.
Le seul autre policier accusé de brutalité policière relativement à ces manifestations a été acquitté.