Bureaux satellites: un ex-député du NPD critique son ancienne formation

OTTAWA – Un ex-député néo-démocrate accuse son ancien parti de l’abandonner à son sort avec une facture de 15 000 $ qu’il pourrait avoir à débourser pour avoir adhéré à la pratique des «bureaux satellites».

Selon Jean-François Larose, qui a fait défection du Nouveau Parti démocratique (NPD) en octobre dernier, la formation a une dette envers lui et les autres ex-députés ayant quitté le navire.

Le Bureau de la régie interne (BRI) des Communes a envoyé la semaine dernière à 68 députés néo-démocrates des états de compte pour leur demander de rembourser 2,75 millions $ en salaires.

Ceux-ci auraient été injustement versés à du personnel politique qui effectuait du travail de nature partisane dans des «bureaux satellites» du parti au Québec, ce qui est interdit pour des salariés de la Chambre.

M. Larose affirme qu’à l’époque où il était toujours au NPD, une bonne partie du caucus québécois «avait des objections» et se demandait si la pratique était bel et bien conforme aux règles de fonctionnement de la Chambre des communes.

«C’est le parti qui a pris charge, nous on était des ‘backbenchers’, donc on se l’est fait imposer», a déploré en entrevue téléphonique le député de la circonscription de Repentigny, qui s’est joint à la nouvelle formation Forces et démocratie après avoir claqué la porte du NPD.

Selon lui, le parti dirigé par Thomas Mulcair a fait une erreur, et il devrait maintenant en assumer la responsabilité.

«Je tiens à leur dire aujourd’hui que je refuse de prendre la responsabilité à leur place et d’assumer leur manquement aux règles. L’état-major du NPD a mis en place ce stratagème, c’est à lui de payer pour les pots cassés», a complété M. Larose.

Le NPD se défend d’avoir agi dans l’illégalité dans le dossier des «bureaux satellites» et accuse le BRI, un comité secret qui est composé d’une majorité de députés conservateurs, d’être un «tribunal fantoche».

Une contestation de la décision a d’ailleurs été déposée en Cour fédérale, et les néo-démocrates ont entamé des pourparlers hors cour afin de trouver une issue.

Le parti a refusé de dire, mardi, ce qu’il adviendrait des factures remises aux ex-députés comme M. Larose si la démarche échouait.

Mais le NPD «conteste la décision dans son ensemble, donc tous les députés et ex-députés vont bénéficier de notre contestation», a fait valoir la directrice adjointe des communications stratégiques du parti, Valérie Dufour.

Jean-François Larose n’est pas le seul à se retrouver dans cette situation.

Un autre ancien porte-couleurs du NPD, Claude Patry, qui était passé chez les bloquistes, a reçu mardi une facture.

«Le bureau de M. Patry est en train d’évaluer comment procéder pour la suite des choses», a signalé à La Presse Canadienne le porte-parole du Bloc québécois, Simon Charbonneau, refusant de préciser le montant de la facture.

L’adjointe du bureau de circonscription d’une autre ex-députée néo-démocrate, Sana Hassainia, a affirmé mardi après-midi n’avoir reçu aucune facture.