QUÉBEC – Le candidat à la direction du Parti québécois Bernard Drainville a annoncé un septième appui du caucus péquiste, lundi, rejoignant ainsi sur ce terrain le favori dans la course, Pierre Karl Péladeau.
Ce nouvel appui d’André Villeneuve, député de Berthier, témoigne d’un mouvement semblable sur le terrain, a déclaré M. Drainville dans une conférence de presse.
La semaine dernière, le député de Jonquière, Sylvain Gaudreault, avait rejoint l’équipe de M. Drainville, une semaine après le premier de cinq débats des candidats organisés par le PQ.
Selon le candidat, sa campagne est «en montée» et «en progression» et de «plus en plus de membres adhèrent» à ses idées et propositions «positives et rassembleuses».
«Sylvain Gaudreault et André Villeneuve ont décidé de se joindre à notre campagne depuis le premier débat et ça c’est un signal de ce que je sens, de ce que l’on sent sur le terrain, a-t-il dit. On sent actuellement qu’on est sur une lancée. Ce n’est pas un hasard que depuis le débat, il y a deux députés qui s’ajoutent.»
Favori dans la course, M. Péladeau, que les sondages placent en tête dans la course et même devant Philippe Couillard lors d’une élection générale, a dû s’excuser la semaine dernière après avoir laissé entendre que des immigrants fédéralistes pourraient entraver l’accession du Québec à la souveraineté.
Lundi, M. Drainville, jouant son rôle de rassembleur, s’est réservé de critiquer les performances de M. Péladeau au dernier débat, bien qu’il ait suscité mercredi dernier une controverse avec une déclaration sur l’immigration.
«On sait qu’à la fin de la campagne, il va falloir réunir tout le monde et il va falloir travailler tout le monde en équipe, a-t-il dit. Moi je souhaite que Pierre Karl fasse partie de mon équipe. Je veux que Pierre Karl fasse partie de l’équipe au terme de la course si les membres du PQ décident de me faire confiance.»
M. Drainville a présenté M. Villeneuve comme un homme de conviction qui ne se laisse pas impressionner par la superficialité.
«André c’est un gars de convictions, a-t-il dit. C’est un gars qui agit par convictions, ce n’est pas un gars qui se laisse influencer par les modes, les courants d’air. C’est un gars qui est droit.»
Présent aux côtés du candidat, M. Villeneuve a affirmé qu’il a choisi d’appuyer M. Drainville parce qu’il est le mieux placé pour agir comme rassembleur une fois la course terminée.
«C’est un choix difficile, mais après mûrissement et réflexion, j’en suis venu à la conviction profonde que le plus rassembleur se trouvait dans la personne de Bernard», a-t-il dit.
La déclaration de M. Péladeau sur l’immigration, mercredi dernier, n’a eu aucun impact sur sa décision d’appuyer M. Drainville, à qui il a fait part de sa décision il y a une semaine exactement.
M. Villeneuve devient le septième appui de M. Drainville, qui est maintenant à égalité avec M. Péladeau sur ce terrain, tandis que Alexandre Cloutier compte trois députés dans son organisation. Martine Ouellet et Pierre Céré n’en ont aucun.
Quatre députés n’ont encore pas fait connaître leur choix, dont Jean-François Lisée et Lorraine Richard, qui ont déclaré vouloir rester neutres. Deux nouveaux députés, Diane Lamarre et Sylvain Rochon, pourraient donc encore rejoindre l’un des cinq camps.
M. Villeneuve ne s’est pas prononcé sur les raisons qui pourraient explioquer le décalage constaté entre les appuis dont M. Péladeau dispose au caucus, relativement modestes considérant son avance importante dans les sondages.
«Ma perception est importante mais il n’en demeure pas moins que chaque personne analyse et voit les choses selon sa propre vision, a-t-il dit. Je n’irai pas nécessairement vous donner exactement les grandes raisons pourquoi les gens voient ça différemment. C’est une question qui est très personnelle.»
M. Villeneuve a affirmé qu’il est favorable à la nouvelle charte de la laïcité de M. Drainville, qui réservait l’interdiction de porter des symboles religieux aux futurs fonctionnaires seulement.
«Bernard a proposé une charte 2.0, je suis tout à fait en accord avec ce qui est proposé actuellement», a-t-il dit.