TORONTO – Le gouvernement canadien affirme que les experts, et non les politiciens, détermineront comment seront utilisées les doses d’un vaccin expérimental contre l’Ebola offert à l’étranger par le Canada.
La ministre du Patrimoine canadien, Shelly Glover, a fait valoir mercredi que les politiciens n’avaient pas leur mot à dire sur la meilleure manière d’utiliser les 800 à 1000 doses promises par le Canada.
Le Canada a annoncé mardi qu’il ferait don de plusieurs centaines de doses d’un vaccin expérimental contre l’Ebola, après que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) eut jugé éthique d’utiliser des médicaments et vaccins expérimentaux pour lutter contre l’épidémie qui déferle actuellement sur l’Afrique de l’Ouest.
Les stocks disponibles du vaccin canadien avaient été produits pour des essais cliniques. Le vaccin, connu sous le nom de VSV-EBOV, a été développé par des scientifiques au laboratoire national de microbiologie à Winnipeg.
Jusqu’à ce jour, la seule personne à avoir reçu le vaccin est une chercheuse allemande qui s’était piquée un doigt avec une aiguille contenant le virus Ebola en 2009.
La femme a survécu, mais on ignore si le vaccin en est responsable. Il est possible qu’elle n’ait jamais été infectée.
Mme Glover, qui est aussi la ministre responsable du Manitoba, s’est fait demander, mercredi, en conférence de presse, comment le vaccin serait distribué et si le gouvernement avait une préférence.
«Il ne s’agit pas du tout d’une décision politique, a-t-elle argué. Il s’agit d’une maladie très grave, qui a fauché la vie de bon nombre de personnes, et nous faisons notre part en tant que pays pour offrir de l’aide à la communauté internationale.»
La Guinée — où l’éclosion d’Ebola aurait pris forme — envisage de demander l’accès au vaccin, selon le ministre des communications du pays.
L’OMS a fait état mercredi d’un plus récent bilan de 1975 personnes ayant été infectées, et de 1069 ayant perdu la vie.
Par ailleurs, la compagnie de la Colombie-Britannique Tekmira Pharmaceuticals a affirmé mercredi évaluer ses options pour l’usage de certains stocks de son propre traitement expérimental, le TMK-Ebola. L’entreprise a mené des essais cliniques.