Des syndicalistes candidats de Québec solidaire, dont un ex-candidat à la FTQ

MONTRÉAL – En ces temps où les syndicats ont particulièrement mauvaise presse devant la Commission Charbonneau, Québec solidaire a présenté lundi quatre candidats en vue de l’élection générale, dont trois sont issus du milieu syndical. L’un d’entre eux, Claude Généreux, a même été candidat à la présidence de la FTQ.

La coporte-parole de Québec solidaire, Françoise David, s’est dite fière de présenter autant de candidats provenant du milieu syndical, un milieu habitué aux combats pour la justice sociale et l’égalité des chances, a-t-elle plaidé.

«Québec solidaire est du côté des travailleurs et des travailleuses; Québec solidaire est du côté de ceux qui les représentent. Mais Québec solidaire croit aussi que le syndicalisme, c’est une association qui doit refléter les préoccupations réelles des travailleurs. C’est un mouvement social important, c’est un mouvement de combat pour les droits, pour la justice. Et lorsqu’il arrive _ parce que oui, ça arrive _ que dans certains cas, des personnes se comportent bien plus en agent d’entreprise qu’en représentant des travailleurs, nous allons les dénoncer et ce sera clair. Mais cela ne reflète en rien notre opinion du syndicalisme en général, qui est absolument nécessaire», a commenté Mme David.

Claude Généreux, qui a été candidat à la présidence de la FTQ, avant que Michel Arsenault annonce qu’il ne solliciterait finalement pas de renouvellement de mandat, représentera Québec solidaire dans Bourassa-Sauvé, un comté du nord-est montréalais, où les communautés haïtienne et italienne sont populeuses. M. Généreux a travaillé comme éducateur à l’Hôpital Rivière-des-Prairies, dans cette circonscription.

Annick Desjardins, depuis 10 ans au Syndicat canadien de la fonction publique, aussi affilié à la FTQ, portera les couleurs de Québec solidaire dans Notre-Dame-de-Grâces, à l’ouest de Montréal. Elle s’est dite «très déçue de la scène politique des dernières années» et veut «une société plus juste».

Jean Trudelle, professeur de physique au Cégep Ahuntsic et ancien président de la Fédération nationale des enseignants du Québec, affiliée à la CSN, mènera la bataille pour tenter de remporter la circonscription de Rosemont. «Pour moi, la politique c’est un levier pour faire changer les choses. Ce n’est absolument pas une fin en soi. J’ai envie de travailler à l’amélioration de la société québécoise. Je n’ai pas envie de participer à la gestion de la société québécoise», a-t-il commenté.

Rosa Pires, une des fondatrices des Indépendantistes pour une laïcité inclusive, se présentera également dans Verdun.

La coporte-parole de Québec solidaire pense qu’elle aura choisi d’ici la date présumée du déclenchement de l’élection, mercredi, «l’immense majorité» de ses candidats. Il ne restera que «quelques comtés» à pourvoir, a-t-elle précisé.

Mme David a également commenté l’arrivée de sa soeur Hélène comme candidate du Parti libéral du Québec, en affirmant que les David ont toujours été très politisés depuis longtemps. «Il y a des gens de toutes les allégeances. Ça ne nous a jamais empêchés d’avoir des partys de famille super chouettes, des belles discussions. On s’aime beaucoup. Et ça, c’est comme dans bien des familles. Je vous rappelle les frères Johnson (Pierre Marc, péquiste, et Daniel, libéral), maintenant les soeurs David. C’est peut-être le signe que les temps changent. Aucun problème en vue; je suis certaine que notre dîner de Pâques va aller très bien.»

Pour ce qui est de la fusion avec Option nationale, Mme David la juge «inenvisageable» à cause de l’imminence du déclenchement de l’élection. «Il faut quand même être réaliste. Il peut y avoir des discussions entre militants d’Option nationale et de notre parti; ça c’est très sain d’ailleurs. On n’est pas des adversaires maniaques. On partage tous deux cet objectif de la souveraineté du Québec. Plusieurs de nos militants se côtoient, discutent, et ça c’est très sain, c’est très bon. Une fois la campagne électorale terminée, moi je pense que ce sera probablement le temps de discussions plus approfondies et qui mèneront, je l’espère, à des résultats intéressants dans les prochaines années. Ce seront les membres de nos deux partis qui en décideront.»