TORONTO – Alors que des milliers de citoyens de l’est du pays, de l’Ontario aux provinces maritimes, risquent de passer Noël à la chandelle, des responsables ont lancé un avertissement d’urgence, mardi, quant aux risques d’empoisonnement au monoxyde de carbone que représente l’utilisation d’appareils de chauffage d’appoint.
Cet avertissement survient alors que les températures ont chuté dans la foulée d’une tempête de verglas ayant entraîné des bris de lignes électriques, des chutes d’arbres et d’importants retards dans les transports depuis le week-end dernier.
Les autorités de la région de Toronto, où quelque 90 000 ménages étaient toujours sans électricité en début de soirée mardi, ont noté une augmentation inquiétante des appels concernant de présumés cas d’empoisonnement au monoxyde de carbone, alors que des résidents frigorifiés utilisent des générateurs au diesel, des fours au propane, voire même des barbecues à l’intérieur.
Au moins deux personnes ont péri de la sorte dans la ville de Newcastle, à l’est de Toronto, après avoir tenté de se réchauffer avec un générateur installé dans un garage.
Dans la métropole ontarienne, des responsables ont répondu à 110 appels pour de présumés empoisonnements en 24 heures, comparativement aux 20 appels de ce type habituellement reçus en une journée.
«Nous avons environ six fois plus d’appels, a dit le maire de Toronto, Rob Ford. Je comprends qu’ils veulent se réchauffer, mais vous ne pouvez pas faire ça. C’est mortellement dangereux.»
Alors que la ville publiait un avis de froid mordant, M. Ford a pressé les résidents de trouver refuge dans les divers lieux d’accueil mis sur pied par les autorités, plutôt que de tenter de réchauffer eux-mêmes leur domicile.
De leur côté, les pompiers ont demandé de n’utiliser à l’intérieur aucun appareil à combustion, qu’il s’agisse d’une génératrice, d’un barbecue, ou même de bougies si les gens en allument plusieurs.
Selon le pompier en chef adjoint Mike McCoy, le risque d’empoisonnement au monoxyde de carbone est accru en raison du fait que les gens ne savent souvent pas qu’ils sont affectés par ce gaz sans odeur et sans couleur.
«Ils ne s’en rendent pas compte; souvent, ils laissent quelque chose brûler avant d’aller au lit et ils ne se réveillent jamais.»
M. McCoy a indiqué que six personnes montrant les signes d’un empoisonnement avaient été transportées à l’hôpital, dont un enfant âgé de deux ans.
Pendant ce temps, les monteurs de ligne travaillent toujours d’arrache-pied pour rebrancher les foyers privés d’électricité.
À Toronto, des équipes venues d’Ottawa et de Windsor prêtaient main-forte à leurs collègues municipaux, et des équipes du Manitoba et du Michigan étaient aussi attendues.
Les autorités ont indiqué que même si les équipes d’électricité font de leur mieux pour rétablir le courant, certaines résidences pourraient être encore privées d’électricité le jour de Noël, voire jusqu’au lendemain.