Disparition de l’expédition Franklin en 1846: découverte d’un navire

OTTAWA – L’un des navires qui a disparu lors de l’expédition Franklin, en 1846, dans le grand nord canadien, a été localisé par une équipe de recherche canadienne.

Cette découverte résout partiellement le mystère des bateaux britanniques disparus, le HMS Erebus et le HMS Terror, qui avaient marqué l’imaginaire de l’époque victorienne.

Les plongeurs canadiens ont trouvé l’épave dimanche dernier à l’aide d’un véhicule sous marin autonome acheté récemment par Parcs Canada.

Il n’a pas encore été possible de savoir lequel des navires avait été retrouvé. Cependant, les informations sont suffisantes pour confirmer son authenticité.

Le bateau serait relativement en bon état. Les structures du pont semblaient intactes selon les images du sonar, a indiqué l’archéologue de Parcs Canada, Ryan Harris.

Le premier ministre Harper estime qu’il s’agit d’un moment historique pour le Canada, car les navires de John Franklin constituent un élément important de l’histoire du pays. Il rappelle que ces expéditions, qui ont eu lieu il y a 168 ans, ont jeté les bases de la souveraineté du Canada dans l’Arctique.

«Ça (les bateaux) a été un sujet pour les scientifiques, les historiens, les écrivains et les chanteurs. Alors je crois que nous vivons un jour important dans l’écriture de l’histoire de notre pays», a fièrement déclaré Stephen Harper.

«La découverte du premier navire nous donnera certainement l’élan nécessaire pour trouver son navire-jumeau et en apprendre davantage sur ce qui est survenu à l’équipage», a-t-il poursuivi.

Depuis le 19e siècle, plusieurs équipes ont tenté en vain de savoir ce qui s’était passé avec les deux navires, qui avaient quitté les côtes britanniques en 1845 en quête d’un passage vers le nord.

«Nous avons la moitié de l’histoire ici (…) c’est très excitant, c’est une grande découverte», a souligné John Geiger, président de la Société géographique royale du Canada.

Depuis 2008, Parcs Canada a mené six missions de recherches importantes pour percer ce mystère. Quatre navires canadiens parcouraient les eaux de la région depuis cet été. C’était une question de temps avant de les retrouver, selon les autorités canadiennes.

La souveraineté de l’Arctique

Le premier ministre Harper ne cachait pas sa joie devant cette découverte, lui qui a fait de la souveraineté de l’Arctique l’une de ses priorités depuis son arrivée à la tête du pays en 2006.

Toutefois, selon un expert de l’Arctique, le premier ministre exagère la portée de l’événement. «La découverte de deux épaves des années 1840 qui étaient sous l’autorité de la Grande-Bretagne, alors que le Canada n’existait même pas ne permet pas vraiment d’imposer notre contrôle sur les eaux du nord», a analysé Rob Huebert, enseignant à l’Université de l’Alberta.

Selon lui, cette nouvelle permet au gouvernement conservateur de relancer l’enjeu du développement du nord, que le premier ministre veut visiblement laisser en héritage au pays.

«L’Arctique sera un de ses héritages les plus importants, quand on fera le bilan de ses années au pouvoir», a-t-il conclu.

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Sur la déclaration de Rob Huebert à l’effet que «La découverte de deux épaves des années 1840 qui étaient sous l’autorité de la Grande-Bretagne, alors que le Canada n’existait même pas ne permet pas vraiment d’imposer notre contrôle sur les eaux du nord»

Réponse:
Nous respectons des traités signés avec des autochtones des décennies avant 1867, alors que la confédération du Canada n’existait pas encore aussi… Nous recevons des héritages de propriétés qui ont existé avant notre naissance. Pourtant, le droit se bâtit sur le droit préexistant. Il ne se réinitialise pas (« reset ») pas à zéro à chaque nouvelle étape de son évolution… C’est comme lorsque 3 entreprises mettent ensemble leurs états financiers et leurs biens immobiliers ou lorsque des propriétés se cèdent à une autre entité. Ce que la Grande-Bretagne a cédé au Canada appartient au Canada. Sinon il faudrait remettre en question tous les territoires rétrocédés par les empires jusqu’à la préhistoire. Mais c’est sûr que, pour certains groupes, le PM Harper ne peut rien dire ou faire de bon… Mais avec la même logique, même la Palestine qui a reçu son territoire des empires qu’on dit colonialistes, n’aurait donc pas de pays. En Afrique, ce serait la plus grande instabilité…