SAINT-JEAN, N.-B. – Un veston sport saisi chez Dennis Oland portait quelques traces du sang de son père, trouvé mort à l’été 2011, a indiqué un témoin de la police scientifique, mardi, au procès pour meurtre.
Dennis Oland a plaidé non coupable à l’accusation de meurtre non prémédité de son père Richard, un homme d’affaires du Nouveau-Brunswick dont on a retrouvé le cadavre ensanglanté dans son bureau de Saint-Jean le 6 juillet 2011.
L’experte en ADN Joy Kearsey, alors à l’emploi de la Gendarmerie royale du Canada à Halifax, a rédigé en tout onze rapports scientifiques et a rassemblé 1400 pages de notes sur le fameux veston brun.
La Couronne et les avocats de la défense ont résumé le tout en 52 pages pour le jury.
Mme Kearsey a conclu que l’empreinte génétique de cinq échantillons du sang retrouvé à sur le veston correspondait à l’ADN de Richard Oland. Le sang se trouvait à trois endroits sur le veston: l’extérieur de la manche droite, l’extérieur du devant supérieur gauche et l’extérieur de l’arrière, près de l’ourlet.
Mme Kearsey a estimé à une sur 510 milliards la probabilité de trouver au hasard dans la population canadienne caucasienne une semblable empreinte.
En contre-interrogatoire, l’avocat de la défense Alan Gold a mentionné que toutes les taches de sang étaient très petites, quelques millimètres de diamètre seulement. Il a ajouté que Mme Kearsey ne pouvait être certaine que l’ADN provenait bien de ces taches de sang.
«Vous n’avez aucune information sur l’âge du sang, vous ignorez s’il s’était dégradé ou non. Vous n’avez pas assez d’information», a-t-il dit.
«Exact», a répondu l’experte.
«L’ADN peut être transféré en touchant quelqu’un?», a-t-il demandé, ce à quoi Mme Kearsey a de nouveau répondu par l’affirmative.
Dennis Oland avait dit à la police qu’il portait une veste marine lorsqu’il a rendu visite à son père, le jour du meurtre. Mais selon des témoins et des images de caméras de surveillance, il portait plutôt un veston sport de couleur brune ce jour-là.
Joy Kearsey s’est également fait interroger au sujet du sang analysé prélevé en divers endroits sur la scène du crime. Dans chaque cas, l’ADN correspondait à celui de Richard Oland.
Le procès en est à sa onzième semaine et se poursuit mercredi.
Les Oland sont issus d’une vieille famille d’entrepreneurs des Maritimes; l’aïeule Susannah avait fondé en 1867 une brasserie qui deviendra plus tard le grand brasseur Moosehead.