Étude sur la congestion routière au Canada: la tarification est souhaitable

MONTRÉAL – Un rapport préparé par un groupe d’économistes canadiens signale que la congestion routière a un coût majeur dans les grandes villes du pays, et que l’imposition d’une tarification pourrait solutionner en partie le problème.

Le rapport de la Commission de l’écofiscalité du Canada souligne qu’à Montréal, entre autres, la congestion coûterait plus de 1,7 milliard $ par année.

L’un des commissaires, Paul Lanoie, professeur aux HEC de Montréal, explique que cette évaluation tient compte des pertes de temps à attendre dans la congestion, de l’essence supplémentaire gaspillée et de la pollution atmosphérique additionnelle provoquée. Il précise que certains coûts indirects ne sont pas inclus, comme celui des marchandises dont les prix augmentent en raison des camions constamment immobilisés dans le trafic.

M. Lanoie estime que l’imposition d’une tarification à toutes les entrées de l’île de Montréal amènerait un changement de comportement des automobilistes. Selon lui, les péages inciteraient plus de gens à utiliser le transport en commun, à faire du covoiturage et à demander aux employeurs des horaires plus flexibles ou de faire du télé-travail.

Parallèlement, ajoute-t-il, il faudra réinvestir dans l’alternative, soit le transport en commun et les stationnements incitatifs.

Si les coûts de la congestion sont faramineux à Montréal, à Toronto, ils sont évalués à 7 milliards $ annuellement, soit quatre fois plus que dans la métropole québécoise.

La Commission, à laquelle les anciens premiers ministres Paul Martin et Jean Charest ont participé au sein du comité aviseur, estime par ailleurs que la multiplication des infrastructures routières n’est pas une solution souhaitable pour réduire la congestion.