MONTRÉAL – Impératif français a lancé des fleurs à certains… et des pots à d’autres.
Cet organisme, qui se porte à la défense de la langue de Molière depuis maintenant quarante ans, a accordé l’un de ses prix annuels ayant été décernés dimanche au mouvement «Je suis Charlie».
Ce phénomène social, qui a connu une croissance exponentielledans la foulée de l’attentat ayant ciblé la salle de rédaction du journal satirique «Charlie Hebdo», a été salué car son essor a permis de rappeler que «la liberté d’expression est une valeur fondamentale de notre temps», selon le président d’Impératif français, Jean-Paul Perreault.
Une autre récompense a été décernée à Chloé Sainte-Marie. Alors qu’il était interviewé par La Presse Canadienne, M. Perreault a expliqué que cette artiste a eu droit à un pareil honneur «pour sa détermination à faire rayonner les cultures québécoise et innue» à travers ses oeuvres.
Jean-Paul Perreault n’a pas réservé des commentaires aussi élogieux à tout le monde.
Il a mentionné que plusieurs acteurs et organisations méritaient de recevoir des prix Citron pour avoir été à l’origine «de situations aberrantes et irritantes qui banalisent la Francophonie». Par exemple, il a tiré à boulets rouges sur le gouvernement conservateur «pour sa démarche pour saboter […] le réseau français de Radio-Canada» mais aussi pour l’accession récente de Rob Nicholson au poste de ministre des Affaires étrangères.
«Nommer quelqu’un qui ne parle même pas français, c’est une gifle incroyable […]. C’est impardonnable», a martelé M. Perreault, d’un ton offusqué.
Il n’a pas épargné non plus le premier ministre provincial, Philippe Couillard, qui a été écorché pour avoir choisi de s’exprimer exclusivement en anglais lors d’une allocution prononcée en Islande, un comportement qualifié de «tout à fait insultant» par Jean-Paul Perreault.
Le commissaire aux langues officielles, Graham Fraser, n’a pas non plus trouvé grâceà ses yeux.
Il y a, pour sa part, goûté pour avoir suggéré que le Québec gagnerait à se doter d’un bureau des affaires anglophones, une idée perçue par M. Perreault comme étant susceptible d’accélérer le recul de la langue de la majorité dans la Belle Province.