La paruline rayée effectue une migration de 2800km depuis la Nouvelle-Écosse

MONTPELIER, États-Unis – Un petit oiseau chanteur survole chaque hiver près de 2800 kilomètres d’océan en seulement deux ou trois jours, depuis l’est du Canada et le nord-est des États-Unis vers les Caraïbes, en route vers l’Amérique du Sud.

Les scientifiques soupçonnaient depuis longtemps que la paruline rayée effectuait ce trajet au-dessus de l’océan, mais il aura fallu attacher des émetteurs à des oiseaux capturés à l’été 2013 pour le prouver.

Vingt parulines avaient été capturées au Vermont et 20 en Nouvelle-Écosse. De celles-ci, trois ont été reprises au Vermont et deux en Nouvelle-Écosse.

Les oiseaux ne pèsent qu’environ 12 grammes (soit moins que deux pièces de 1 $), mais des progrès en miniaturisation ont mené à la mise au point d’émetteurs de la taille d’une pièce de 10 cents qui n’ajoutent que 0,5 gramme à leur poids.

Quatre parulines, dont deux capturées en Nouvelle-Écosse, ont quitté entre le 25 septembre et le 21 octobre et se sont rendues directement aux îles d’Hispaniola ou de Porto Rico, lors de vols qui ont duré entre 49 et 73 heures. Un cinquième oiseau est parti de Cape Hatteras, en Caroline du Nord, et a franchi 1600 kilomètres jusqu’aux îles Turks et Caicos, avant de prendre le chemin du nord du Venezuela et de la Colombie.

L’étude — qui a notamment été réalisée par des chercheurs de l’Université de Guelph, de l’université Acadia et de Birds Canada — est publiée dans les pages du journal scientifique Biology Letters.

Les oiseaux se gorgent d’insectes le long des côtes avant d’entreprendre leur périple.

«Ils mangent autant que possible et doublent parfois leur masse corporelle en gras pour pouvoir voler sans avoir besoin de nourriture ou d’eau, a dit le chercheur canadien Ryan Norris. Les parulines n’ont pas l’option d’échouer ou de presque se rendre. C’est un trajet de vie ou de mort qui nécessite tellement d’énergie.»

Les oiseaux longent ensuite la côte pour revenir vers le Nord. Ils reviennent essentiellement à leur point de départ, mais environ la moitié d’entre eux ne survivraient pas au voyage.

Les auteurs notent que la plupart des autres oiseaux chanteurs migratoires empruntent un trajet moins périlleux qui travers le Mexique et l’Amérique centrale. Les scientifiques ne comprennent pas précisément pourquoi la paruline rayée choisit de survoler l’océan.