TORONTO – L’épidémie de grippe H1N1 a fait sensiblement le même nombre de victimes en 2009 que la grippe saisonnière avait fait en moyenne lors de chacune des quatre années précédentes avant l’éclosion du virus, conclut une nouvelle étude.
Mais le fait d’analyser l’épidémie de 2009 seulement en fonction du nombre total de victimes serait trompeur, affirme la principale auteure de l’étude, Lone Simonsen, professeure à l’école de santé publique de l’Université George Washington, à Washington.
Elle en veut pour preuve le fait qu’environ 80 pour cent des personnes ayant succombé à une grippe saisonnière étaient âgées de 65 ans et plus, tandis qu’entre 62 et 85 pour cent des victimes du virus H1N1 avaient moins de 65 ans.
La professeure Simonsen a aussi souligné qu’il y avait d’énormes variations quant à la gravité de l’épidémie selon les régions et les pays touchés.
Les Amériques étaient certes l’endroit où la grippe H1N1 a le plus durement touché, mais le Chili, par exemple, s’en est nettement mieux tiré que son voisin argentin. De la même manière, la Roumanie a été beaucoup plus affectée que le reste du bloc européen.
Selon les estimations des chercheurs, entre 123 000 et 203 000 personnes seraient mortes des suites de la grippe H1N1 dans les derniers neuf mois de 2009, soit environ dix fois plus que le bilan de l’OMS, établi à 18 631 victimes confirmées.
Et pour chacune des quatre années précédant l’épidémie, ils évaluent qu’entre 148 000 et 249 000 personnes sont mortes chaque année de la grippe saisonnière, en moyenne.