Le ministre Denis Lebel dénonce à nouveau la stratégie électorale de la FTQ

SAGUENAY, Qc – Les dirigeants de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) qui souhaitent faire de la politique devraient tout simplement se lancer en politique plutôt que de s’adonner à de la partisanerie, estime le ministre conservateur Denis Lebel.

En point de presse à Saguenay, mercredi après-midi, M. Lebel a répété les propos qu’il a tenus dans un communiqué publié plus tôt cette semaine, dans lequel il dénonçait la stratégie de la FTQ, qui prévoit faire front commun avec ses syndicats affiliés pour empêcher la réélection du parti de Stephen Harper à l’issue de la prochaine campagne électorale fédérale.

Le lieutenant politique des conservateurs au Québec juge qu’«il ne fait aucun doute que les grandes centrales syndicales sont inquiètes de l’appui des députés conservateurs envers un projet de loi qui les obligeraient à rendre public les montants qu’elles dépensent afin de faire de l’activisme politique» et s’est interrogé quant au montant — «l’argent des travailleurs», a-t-il rappelé —, que la FTQ prévoyait dépenser pour mener sa campagne.

M. Lebel souhaite également voir la FTQ dévoiler quels employés seront envoyés sur le terrain par la centrale syndicale pour contrer les conservateurs et pour combien de temps ils seront déployés.

«À mon humble avis, les électeurs et les travailleurs québécois n’ont pas besoin des grandes centrales syndicales afin de savoir pour qui voter», a-t-il avancé.

Selon M. Lebel, les dirigeants de la FTQ devraient poser leur candidature aux élections s’ils souhaitent s’impliquer dans la campagne.

«J’ai choisi d’être en vie politique. Les gens qui veulent faire de la politique, qu’ils fassent comme nous. Défendre les droits des travailleurs est tout à fait légitime, mais pour nous ça dépasse les droits des travailleurs, c’est de faire de la partisanerie politique et pour nous, c’est quelque chose avec laquelle on est en désaccord», a-t-il lancé.

Mardi, la FTQ avait répondu aux accusations présentées par Denis Lebel par communiqué, en accusant le ministre de s’attaquer à la liberté des syndicats d’émettre des opinions politiques. La centrale avait ajouté qu’elle exerçait son mandat, qui est d’utiliser les cotisations de ses membres pour faire avancer les droits des travailleurs.

«Ce que M. Lebel laisse entendre sans le dire est qu’il faudrait museler les syndicats», avait conclu le secrétaire général de la FTQ, Serge Cadieux.