Le Congrès américain soumet la loi sur l’oléoduc Keystone XL au président Obama

WASHINGTON – Le Congrès américain, à majorité républicaine depuis le mois dernier, a adopté, mercredi, le projet de loi qui donne le feu vert à la construction de l’oléoduc Keystone XL, un projet de 8 milliards $ de la société TransCanada, de Calgary.

La loi sera maintenant soumise au président Barack Obama, qui a déjà menacé d’y opposer son veto.

La Chambre des représentants a adopté le projet de loi, en fin d’après-midi, par 270 voix contre 152, après des semaines de débats sur cet enjeu majeur pour les républicains, qui détiennent maintenant la majorité au sein des deux chambres du Congrès.

Le projet Keystone XL prévoit la construction d’un oléoduc pour acheminer du pétrole des sables bitumineux canadiens vers le Nebraska, où les canalisations seront branchées au réseau existant d’oléoducs à destination des raffineries du golfe du Mexique. Le nouvel oléoduc de TransCanada pourrait transporter aussi vers le Texas du pétrole de schiste du Dakota du Nord, un nouveau joueur dans l’industrie.

Toutefois, les appuis au projet de loi n’ont pas été suffisants au Sénat et à la Chambre des représentants pour outrepasser un veto présidentiel — un vote des deux tiers des membres des deux chambres du Congrès est requis. Les stratèges républicains envisagent toutes sortes de façons de le faire adopter coûte que coûte — par exemple en l’intégrant à un projet de loi plus large, comme la mise en oeuvre du budget ou la stratégie nationale sur l’énergie.

Le président Obama, lui, souhaite que toutes les étapes d’évaluation soient complétées avant de décider.

Les opposants au projet, annoncé en 2008, craignent les impacts directs sur l’environnement, comme les catastrophes écologiques, mais aussi l’augmentation des émissions globales de gaz à effet de serre aux lieux mêmes de production, au Canada.

Les partisans du projet soutiennent que la construction de l’oléoduc créera des emplois et contribuera à la «sécurité énergétique» des Américains.

Le président de la Chambre des représentants, le républicain John Boehner, estimait mercredi, avant le vote en Chambre, que M. Obama était plus à l’écoute de la «gauche radicale» que du peuple américain dans ce dossier.