OTTAWA – Le sénateur suspendu Patrick Brazeau veut devenir journaliste pour dire la vérité aux Canadiens et affirme qu’il mettra l’accent sur le scandale des dépenses au Sénat dans ses articles.
Ne tardant pas à se trouver un nouvel emploi, Patrick Brazeau a été embauché en tant que journaliste indépendant au magazine satirique Frank, pour son édition d’Halifax.
Le rédacteur en chef Andrew Douglas a confirmé la nouvelle sur le site du média.
M. Brazeau est allé déposer lundi sa demande d’accréditation comme correspondant parlementaire à la Tribune de la presse à Ottawa.
Sa visite n’est pas passée inaperçue. Pressé de questions par les journalistes à son entrée de l’édifice, il a affirmé qu’il avait la crédibilité et l’indépendance nécessaire pour faire ce travail.
Il ne croit pas être en conflit d’intérêts. «Je suis un sénateur indépendant», dit celui qui a été exclu du caucus conservateur après qu’il eut été arrêté dans une affaire de voie de faits et d’agression sexuelle.
Il affirme que sa motivation est de dire la vérité aux Canadiens. «J’ai des histoires à raconter et on va travailler fort pour que les gens aient les réponses qui n’ont pas été faites de la part du gouvernement», a-t-il dit à la porte de la tribune de la presse.
Il se défend d’être partial au sujet du Sénat: «J’ai des faits et de l’information qui doivent être révélées». Il dit être dans une position privilégiée, vu sa connaissance du gouvernement, pour écrire ces articles.
M. Brazeau maintient toujours qu’il a été injustement traité par le Sénat et qu’il rien fait d’illégal en réclamant des allocations pour une résidence secondaire.
Le rédacteur en chef du magazine Frank affirme que M. Brazeau, qui ne compte pas d’expérience antérieure en journalisme, sera une épine dans le pied de ses anciens collègues au Sénat.
Questionné sur pourquoi il avait choisi «Frank», le sénateur a répondu: «Pourquoi pas?»
Le magazine a fait son récent lancement de l’édition d’Ottawa — qui avait déjà existé dans le passé dans la capitale — en mettant en première page ce qu’il prétend être une photo du sénateur Colin Kenny, nu.
Mais Patrick Brazeau ne craint pas d’être la risée de la population. «Mon travail parlera pour lui-même», affirme-t-il.
Pour être accrédité, un pigiste doit normalement obtenir une lettre d’entente de deux médias. M. Brazeau dit qu’il fait les efforts nécessaires pour obtenir la seconde.
Et il espère se mettre au boulot dès que possible.
«Quand on n’a pas d’emploi, c’est très difficile de pouvoir supporter la famille», a-t-il confié.
Patrick Brazeau sollicitait ouvertement du travail sur son compte Twitter après que ses ex-collègues sénateurs Mike Duffy et Pamela Wallin et lui-même eurent été suspendus au début novembre en raison d’allocations de dépenses inappropriées.
Il est aussi en train de rédiger un livre qui sera intitulé «Sans réserve».