Ottawa ne compte pas augmenter le nombre de soldats des forces spéciales en Irak

OTTAWA – Le gouvernement Harper n’a pas l’intention d’augmenter le nombre de soldats canadiens des forces spéciales dans le nord de l’Irak dans l’éventualité d’une prolongation de l’intervention canadienne dans ce pays, a dit mercredi le ministre de la Défense, Jason Kenney.

Les conjectures se sont multipliées sur une restructuration du déploiement canadien alors que la mission internationale contre l’État islamique se transforme et que les forces locales accentuent leurs offensives pour chasser les extrémistes.

Également mercredi, le ministre a indiqué que les appareils canadiens avaient participé à trois missions de bombardement dans le nord de l’Irak au cours des derniers jours.

M. Kenney a soutenu au comité de la défense des Communes qu’il n’y avait pas de plans «pour augmenter l’engagement des 69 soldats des forces spéciales dans la région». Le ministre a dit ne pas être «au fait d’un quelconque accroissement de l’infrastructure pour les soutenir», ajoutant que le gouvernement n’avait «certainement pas l’intention» d’augmenter le nombre de soldats des forces spéciales.

Ces propos tranchent avec ceux d’alliés, comme les États-Unis, la Nouvelle-Zélande et l’Australie, qui ont récemment décidé de déployer 300 soldats de plus sur le terrain pour aider à la formation des forces irakiennes.

M. Kenney a peut-être exclu l’envoi de soldats additionnels, mais il a été plus évasif à savoir si la portée de l’intervention canadienne — restreinte jusqu’à maintenant à la formation et au soutien des forces kurdes — allait changer.

«Le gouvernement n’a pas encore pris une décision finale sur une reconduite ou un élargissement potentiel de la mission, et je dois donc demander (à mon collègue) d’attendre que cette décision soit prise, et nous allons certainement en faire part au Parlement sous la forme d’une motion», a dit M. Kenney en réponse à une question du porte-parole du Nouveau Parti démocratique (NPD) en matière de défense, Jack Harris.

Il y a moins d’une semaine, le sergent canadien Andrew Doiron a été tué par un tir allié en Irak. Les forces spéciales aident actuellement les forces kurdes à repérer des cibles pour des frappes aériennes, ce qui n’est pas considéré comme une opération de combat par le gouvernement. Ils ont aussi été impliqués dans au moins trois échanges de coups de feu durant des accompagnements sur les lignes de front.

Concernant les frappes aériennes, le ministre Kenney a indiqué à la Chambre des communes que les CF-18 avaient largué des bombes guidées au laser sur des positions de combat du groupe armé État islamique, à l’ouest de Kirkouk.

Ce bombardement s’est déroulé lundi. La veille, les avions canadiens avaient visé et pulvérisé deux dépôts de munitions près de Haditha, au nord-ouest de Bagdad, à l’aide de bombes de précision guidées au laser.

Samedi, ils ont attaqué des tranchées au sud de Kirkouk, là où les forces kurdes ont engagé le groupe armé terroriste dans une bataille.

Les combattants de l’État islamique se sont emparés de Kirkouk après l’effondrement de l’armée irakienne, l’été dernier. Ils ont renforcé leur emprise sur la région depuis ce temps.