TORONTO – Les jurés au procès des deux hommes accusés d’avoir comploté pour faire dérailler un train de passagers entre New York et Toronto ont amorcé leurs délibérations, mercredi.
Chiheb Esseghaier, doctorant tunisien au Québec lors de son arrestation en avril 2013, et Raed Jaser, résident permanent d’origine palestinienne habitant Mississauga, en Ontario, font face respectivement à cinq et quatre accusations liées au terrorisme.
Le juge Michael Code, de la Cour supérieure de l’Ontario, a terminé mercredi de livrer ses directives aux jurés, un exposé qui aura duré trois jours et demi et qui fait 300 pages.
Le procès, amorcé le 2 février, a permis d’entendre des heures de conversations entre les accusés enregistrées à leur insu par un agent d’infiltration de la police fédérale américaine (FBI), qui se faisait passer pour un homme d’affaires fortuné aux idées radicales et qui avait réussi à gagner leur confiance.
Dans ses directives aux jurés, le juge Code a d’ailleurs qualifié ces écoutes électroniques de pièces maîtresses de la preuve.
Dans ces conversations, on entend Jaser et Esseghaier tenir des propos extrémistes, et discuter précisément du complot présumé pour faire dérailler un train de Via et d’autres attentats qui seraient commis en représailles à la présence militaire du Canada en territoires musulmans.
La Couronne a plaidé que la preuve contre les accusés était «accablante», alors que l’avocat de Jaser a soutenu que son client n’était qu’un escroc qui voulait soutirer de l’argent à ses deux présumés complices.
Esseghaier, lui, refuse de participer à un procès qui n’est pas guidé par le Coran. Il a refusé d’être représenté par un avocat, malgré l’insistance du tribunal, et c’est le juge Code qui a plaidé non coupable en son nom au début du procès. Dans une déclaration écrite aux jurés, en guise de plaidoiries finales, il les a invités à suivre les préceptes du Coran et à être prêts pour le «Jugement dernier».