Les maires veulent une loi provinciale sur les déficits des régimes de retraite

MONTRÉAL – Les maires des plus grandes villes du Québec ont convenu, jeudi, de la «nécessité» d’une législation provinciale «immédiate» pour restreindre le temps des négociations sur les importants déficits des régimes de retraite des employés municipaux.

Le maire de Rimouski et président de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), Éric Forest, le maire de Montréal, Denis Coderre, le maire de Québec, Régis Labeaume, et bon nombre d’autres se sont réunis, jeudi, à Montréal, pour discuter du déficit des régimes, évalué par ceux-ci à 5 milliards $ pour l’ensemble des municipalités.

Ainsi, les municipalités réclament la «capacité de régler» après une année de négociations avec leurs employés. Dans une période maximale d’une autre année, des mesures — arbitrage ou autre — pourraient mener à l’imposition d’un règlement.

Pour ce faire, ils appellent le gouvernement du Québec à adopter une loi à la suite d’une étude en commission parlementaire.

«Pour les élus municipaux, l’heure n’est plus aux comités de travail», a déclaré M. Forest.

«On ne veut pas l’argent du gouvernement, on veut des outils pour adresser et régler ce problème», a-t-il ajouté, parlant d’un «fardeau insoutenable au fur et à mesure qu’on retarde l’échéance».

Les maires n’ont pas voulu entrer dans les détails d’un éventuel projet de loi.

Réunis sous l’égide de l’UMQ, les maires ont fait valoir que les manières de chacun divergeraient, mais que «tous réclament le dépôt immédiat d’un projet de loi pour donner aux municipalités la capacité de régler après une année». Tous ont aussi dit accorder la priorité à la négociation.

«L’idée (…) est qu’on doive régler et que l’on veuille encadrer ça dans le temps (…) en travaillant à partir d’une loi, a commenté le maire Labeaume à la suite de la conférence de presse. On ne veut plus de comités (de travail). Ça c’est majeur quand même. Après cela, chacun a sa situation. (…) Mais faut que ça finisse. c’est tout. Prenez vos responsabilité et légiférez.»

En marge de la rencontre, jeudi, Marc Ranger, directeur adjoint au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), a dit y voir une «volte-face» de plusieurs maires qui oeuvraient activement selon lui pour des règlements négociés. Il a notamment cité le règlement important avec les cols bleus à Montréal sur les régimes, et a fait état d’une entente avec les cols bleus à Laval et de négociations qui vont «très bien» avec les cols blancs dans cette ville.

Il déplore que les maires demandent au gouvernement du Québec de «venir faire le travail», réclamant qu’on accorde du temps pour assurer la pérennité des régimes de retraite des employés municipaux.

«On n’a pas voulu parler du contenu d’un possible projet de loi, a souligné M. Ranger. Mais on vient de nous dire, dans le fond, qu’il y aura une négociation pendant un an, et qu’après un maximum d’une autre année, il y aura une loi pour imposer les paramètres. C’est ça qui a été dit aujourd’hui (jeudi). On demande au gouvernement de venir faire le travail à leur place au niveau des tables de négociations. Parce que s’il n’y a pas de règlement en bout de ligne, ce qu’on comprend, c’est qu’il y aura des outils législatifs pour imposer des règlements.»